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Photo du rédacteurEric Poulhe

EMANUELE SCORCELLETTI ▪ EQUUS

POLKA GALERIE, PARIS

9 novembre 2017 – 23 décembre 2017

Cette exposition est une rencontre entre deux mondes. Celui de la forêt mystique de Brocéliande, peuplée de majestueuses montures, et l’Italie burlesque des films de Federico Fellini. Deux univers que tout oppose au premier abord. Mais qui, à travers l’objectif du photographe, se brassent et se mélangent presque naturellement sur les terres du Morbihan. Un mariage inattendu célébré par le talent délicat et la fibre artistique d’Emanuele Scorcelletti.

Cette année, la commune de La Gacilly agrandit ses frontières jusqu’à Glénac et La Chapelle-Gaceline. Pour cette commande autour du thème du cheval – emblème de La Chapelle-Gaceline où se situe le théâtre équestre de Patrick Massé – il fallait un artiste qui, à son tour, repousse ses frontières créatrices. Ce qu’a réussi avec brio le photographe franco-italien, notamment connu pour son prix au World Press Photo avec une photo de Sharon Stone sur le tapis rouge de Cannes.

Ses photos sont comme un songe. Un doux rêve, élégant et poétique, nous transportant dans un monde débordant de symboles qui content à nos inconscients des mythes centenaires. Et comme dans beaucoup de rêves, des chimères surgissent et viennent mêler le bizarre et l’étrange aux scènes les plus réelles. Ainsi, aux photos subtilement épurées d’un cheval élancé au galop ou d’une carriole qui transportent les enfants de l’école de La Chapelle-Gaceline s’ajoutent ces fresques oniriques, décor d’un spectacle délirant orchestré d’une main de maître par Emanuele Scorcelletti. Tel un Monsieur Loyal de cirque, mégaphone à la main et faisant raisonner les musiques de Renato Carosone ou Nino Rota grâce à des haut-parleurs, le photographe a engagé les habitants de la commune nouvelle en comédiens et mannequins improvisés. En passant de simple témoin à metteur en scène, Scorcelletti a su infuser dans ces clichés son sens de la direction artistique et de la composition, éprouvé au contact des plus grands noms du cinéma.

Vous qui entrez ici, ouvrez les yeux et tendez l’oreille. En déambulant au milieu de cette exposition unique en son genre, on ne peut s’empêcher d’entendre le murmure des vents mystérieux du Morbihan. Un souffle qui, par endroit, porte depuis l’Italie le son entêtant des trompettes, des violons, des tambours et des batteries de la Dolce Vita, de La Strada ou encore d’Amarcord.

Festival La Gacilly Photo

 

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Commentaire ♥♥♥♥

Emanuele Scorcelletti s'est fait connaître à travers ses photographies back stage en noir et blanc du Festival de Cannes en 2002, et notamment la photo de Sharon Stone, alors membre du jury, la tête renversée en arrière et le bras levé sur le tapis rouge du Palais des Festivals. Cette photo lui a valu le prix dans la catégorie Arts et Culture, du World Press Photo.

Le festival Photo La Gacilly organise 35 expositions de juin à septembre dans le Morbihan sur les communes de La Gacilly et la Chapelle-Gaceline. Pour son édition 2017, le Festival lui a donné carte blanche pour dompter en images les chevaux de la terre bretonne. Celui que l’on surnomme « le photographe des stars » a passé un hiver, puis un printemps dans la Bretagne profonde, dans les pas de la plus belle conquête de l’homme.

Présentée cet été à la Chapelle-Gaceline, Polka Galerie a eu la bonne idée de poursuivre l’exposition hors les murs en sélectionnant douze tirages de grande taille accrochés sur les grilles de la cour de Venise dans le Marais, à laquelle on peut accéder par la galerie qui a pignon sur la rue Saint-Gilles.

Emanuele Scorcelletti a composé plusieurs tableaux qui sont en quelque sorte une fusion entre la France mystique de la forêt de Brocéliande et l’Italie burlesque des films de Federico Fellini. La plupart des tableaux sont le fruit d’une mise en scène très sophistiquée qui a dû demander un long travail de préparation et de composition. Le cheval est magnifié dans un décor souvent énigmatique peuplé de personnages oniriques. Qu’elle soit féérique ou minimaliste, la mise en scène emporte le spectateur dans un univers ouvert à la rêverie, au mystère et à l’imagination.

A travers cette escapade mystique, Emanuele Scorcelletti démontre que l’on peut être d’une part un photographe reconnu pour des photos de stars dans le monde du luxe ou de la publicité, et d’autre part un artiste à même d’exprimer toute sa sensibilité et sa créativité dans des projets artistiques imprégnés d’une grande poésie.

Annoncée jusqu’au 23 décembre 2017, l’exposition a été prolongée jusqu’à nouvel ordre. Alors n’hésitez pas à faire un crochet par la Polka Galerie et la découvrir dans la Cour de Venise, qui par ailleurs dévoile tous le charme des cours intérieures du Marais.


E.P.


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