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MARIO GIACOMELLI ▪ HOMMAGE A SPOON RIVER

  • Photo du rédacteur: Eric Poulhe
    Eric Poulhe
  • 15 juin 2018
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 9 juin 2023

POLKA GALERIE, PARIS

7 juin 2018 – 28 juillet 2018

La galerie Polka est heureuse de présenter l’exposition Hommage à Spoon River de Mario Giacomelli. Créée entre 1968 et 1973, Caroline Branson da Spoon River est une série méconnue du maitre de la photographie italienne, disparu en l’an 2000 et célèbre pour ses rondes de séminaristes, ses portraits de paysans et de vieillards éhontés à l’hospice et ses paysages de campagne transalpine labourés par les sillons des machines agricoles. Inspirée de Caroline Branson, un poème issu de l’Anthologie de Spoon River, un classique de la littérature postromantique américaine publié par Edgar Lee Masters en 1915 et traduit par Cesare Pavese en 1943, la série met en scène deux jeunes amants rencontrés par l’artiste en 1968 dans les environs de Senigallia : Leonardo et Mara.

L’exposition est organisée grâce à la complicité de Katiuscia Biondi Giacomelli, petite-fille du photographe et aujourd’hui directrice des archives Mario Giacomelli / Rita Giacomelli. Elle explique : Giacomelli s’est inspiré d’un poème qui raconte l’histoire, sublime et tragique, de deux amants qui s’entendent sur un pacte de mort plutôt que de risquer d’oublier leur passion dans la routine du quotidien. »

Mais le maestro va plus loin qu’une simple prise de vue, avec deux amants, sur les bords de la rivière Misa, qui traverse Senigallia. Dans une conversation avec l’historien Arturo Carlo Quintavalle, il raconte : « Le premier résultat était mauvais. Je n’avais rien compris. Les images étaient beaucoup trop réalistes. » La série telle que nous la connaissons aujourd’hui ne se dessine que plus tard, entre 1971 et 1973, dans le secret de la chambre noire. Leonardo et Mara se métamorphosent alors dans les souvenirs de l’artiste : surimpressions, superpositions, distorsions étranges, ajouts d’épreuves postérieures, comme les touches finales d’une peinture qui n’est pas terminée.

Giacomelli reconstruit le discours avec son imagination et ses propres souvenirs. Traduisant sur le papier ses propres projections mentales. « A la première personne je revivais alors moi aussi ces amours. Et les images se sont déplacées de l’espace du réel vers celui du souvenir. »

Pour le professeur Carlo Bugatti, directeur du musée de la photographie de Senigallia, l’hommage de Giacomelli à Caroline Branson de Spoon River est fondamental dans l’histoire de la photo italienne.

« Parce qu’il est l’un des premiers à s’inscrire dans la tradition du récit photographique (« Il racconto fotografico ») telle que théorisée par Luigi Crocenzi, où priment la subjectivité et les sensations de l’auteur ». Avec cette idée d’un fil, d’une séquence narrative liant les images les unes aux autres. Sans instant décisif, comme si la série était une longue phrase chantée par le photographe.

L’exposition est composée d’une sélection de tirages d’époque noir et blanc – 20x30, 30x40 et 50x60cm – tamponnés, signés, réalisés par l’artiste et aujourd’hui conservés au sein de l’Archivio Mario Giacomelli / Rita Giacomelli.

Polka Galerie

 

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Commentaire ♥♥♥♥

La galerie Polka présente l’exposition « Hommage à Spoon River » de Mario Giacomelli. Cette série, créée entre 1968 et 1973, est inspirée de Caroline Branson, un poème issu de l’Anthologie de Spoon River. Elle met en scène Leonardo et Mara, deux jeunes amants rencontrés par l’artiste en 1968 dans les environs de Senigallia. Mario Giacomelli raconte l’histoire, sublime et tragique, de deux amants qui s’entendent sur un pacte de mort plutôt que de risquer d’oublier leur passion dans la routine du quotidien.

Les images en noir et blanc sont surréalistes avec des techniques de surimpressions, superpositions et de distorsions d’images. Le résultat doit appeler plus à l’imagination et à son propre souvenir, qu’à la représentation réaliste d’une image ou d’une situation aisée à comprendre.

En ce sens, la série est fortement imprégnée de romantisme, mais pas nécessairement facile d’accès pour un public non averti. Il faut tenter d’interpréter ce que l’artiste a voulu traduire sur le papier, à savoir les sentiments et les souvenirs qu’ils avaient au fond de lui.

Pas sûr que les amateurs de photos réalistes soient sensibles à ce genre de photographie. Contrairement à ce qu’espère l’artiste, ça peut ne pas toucher, ni délivrer aucune émotion.

E.P.


 
 
 

EXPO PHOTO

© 2017 Eric Poulhe Photographie

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