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FESTIVAL PHOTO L’HOMME ET LA MER

  • Photo du rédacteur: Eric Poulhe
    Eric Poulhe
  • 20 août 2018
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 30 mars 2020

LE GUILVINEC

2 juin 2018 – 30 septembre 2018

Embarquement immédiat !

Avec plus de 60 000 visiteurs l’année précédente, le Festival de photographie du Guilvinec « l’Homme et la Mer » s’affirme un peu plus chaque année. Il entame cette 7ème édition avec, toujours, le désir d’enrichir sa programmation et de la diversifier afin d’offrir un panorama de ce qui lie encore et toujours les hommes à la mer.

Le festival poursuit son ambition de valoriser le patrimoine maritime et ses savoir-faire bretons. L’équipe passionnée recherche depuis la première édition le moyen de partager ces moments photographiques avec le public.

Dans un souci d’ouverture à la culture et au patrimoine, le festival s’attache à rendre l’événement accessible à tous. Ainsi, la programmation, allant de l’utilisation de la photographie au concept de l’exposition de plein air, est pensée de façon à rendre les œuvres visibles gratuitement au public.

C’est également avec une volonté de mise en valeur du territoire que le festival étend plus largement la diffusion de ses expositions sur le territoire bigouden. L’idée de prolonger ses actions au-delà du lieu initial tient dans le désir, toujours plus fort, de valoriser le paysage culturel de notre territoire, ses traditions et ses racines.

Grace à son concept d’exposition de plein air, le festival offre une véritable visibilité à la commune, incitant chacun à la découvrir ou redécouvrir à chaque édition. Mais bien au-delà d’une simple promotion locale, l’association photographique « l’Homme et la Mer » cherche à mettre en lumière le caractère maritime du territoire bigouden en étendant son action sur l’ensemble de celui-ci.

Comme pour les éditions précédentes, le festival apporte grand soin à ses sélections de photographies. Les expositions de plein air ne sont ni des galeries d’images documentaires, ni une esthétisation irréelle du sujet. L’objectif des clichés présentés est double : exposer des œuvres d’artistes reconnus et magnifier le travail des hommes liés à la mer de par la qualité des clichés choisis.

Michel Guirriec, président

 

Sélection

 

Commentaire ♥♥♥♥

La commune Guilvinec, communément appelée Le Guilvinec, se trouve en pays Bigouden à trente kilomètres de Quimper. Au niveau national, c’est le troisième port de pêche, derrière Boulogne-sur-Mer et Lorient, tant en tonnage qu'en valeur marchande du poisson débarqué. Premier port français de pêche artisanale, le tourisme est un axe de développement économique local. On peut découvrir l’activité portuaire au centre Haliotika, la Cité de la pêche.

Afin de valoriser ce patrimoine nautique historique et cette relation intime avec la mer, Le Festival photo L’Homme et la Mer investit les ruelles et les murs de la ville pour sa 7ème édition. Il est porté par une équipe de bénévoles passionnés, avec le soutien de la commune qui en assure la promotion, un soutien financier et logistique. Un point d’accueil se situe au syndicat d’initiatives sur les murs duquel sont exposés les photos de surf en grand format du photographe Morgan Massen.

La taille du centre-ville proche du port, permet une configuration resserrée des lieux d’exposition dont le circuit peut se faire totalement à pied. Les lieux ont été choisi avec pertinence et permettent de se replonger dans l’histoire de la commune : les venelles du quartier de la Marine et son église, la promenade face au port, la rue principale, l’abri du marin. Un plan, distribué gratuitement au syndicat d’initiatives permet de se repérer sur site. Il est très clair et heureusement d’ailleurs, car dans les rues, la signalétique est assez minimaliste avec l’absence de pancartes ou une inversion de la numérotation qui a failli me faire rater l’exposition sur les résistants de l’île de Sein de Christophe Hargoues dans une venelle du quartier de la Marine qui se révèlera une de mes préférées. La programmation du festival est très équilibrée avec huit photographes exposés en plein air, dont les sujets variés entrent parfaitement dans la thématique de l’homme et la mer : surfeurs, sauveteurs, pêcheurs, îliens, jeunes estivants…

En complément de ces huit espaces en plein air, le festival investit deux lieux couverts, les espaces Noroît et Suroît. Ce dernier juste situé à l’arrière de la criée dans un volume de béton brut, présente les toiles de l’artiste peintre Paul Bloas qui aime réaliser des œuvres éphémères en grand format sur papier collé vouées à disparaitre. L’espace Noroît est un ancien atelier privé que le propriétaire met à disposition gracieusement pour le festival. Y sont exposés les clichés de quatre photographes amateurs du Guilvinec, des photos anciennes de l’univers de la pêche, et les œuvres de Robin le Berre dit Nibor, à la croisée des chemins entre le carnet de voyage et la bande dessinée. L’artiste présente une série de portraits de marins dessinés à la main qu’il a intégré astucieusement dans un paysage du littoral, sur le quai d’un port, devant un phare ou le perron d’une gargote. Tout est réalisé en noir et blanc, et par son approche poétique, c’est particulièrement réussi.

Concernant les expositions, j’ai particulièrement apprécié celles de Frédéric Briois pour son projet « l’homme face à sa solitude », et de Christophe Hargoues pour son reportage à l’île de Sein « les résistants ». Frédéric Briois est un photographe spécialisé dans le monde de la mer qui met en relief toute la sensibilité des personnages qu’il prend en photo. Sa série sur les marins qu’il a saisi dans des moments de solitude ou de repos est exceptionnelle. Réalisées dans des conditions difficile, intempéries, faible lumière, ses clichés en noir et blanc sont magnifiques !

Christophe Hargoues est un photographe parisien s’intéressant au secteur social. C’est dans cette optique qu’il s’est intéressé aux cent-vingt îliens vivant l’hiver à l’île de Sein sur un caillou de cinquante-huit hectares. Il a réalisé une série de portraits de ces hommes et femmes qui ont décidé de se mobiliser et d’agir en constituant une société IDSE (Ile de Sein Energie) pour passer aux énergies renouvelables, s’affranchir du fioul et gagner l’indépendance énergétique face au monopole de l’opérateur national historique. Les portraits sont réalisés en noir et blanc pour la plupart de plein pied, chacun se retrouvant dans un environnement familier comme un bar, une épicerie, son domicile. A travers chaque photo, on comprend l’histoire de chacun, et la place qu’il joue sur l’île. On peut regretter parfois l’utilisation excessive du flash qui donne une impression excessive de mise en scène.

Par son approche humaniste de la mer, le festival du Guilvinec s’inscrit résolument sur un territoire qu’il valorise à travers son patrimoine, sa culture de la pêche et sa population. Même si la commune le supporte, on sent bien qu’il est principalement porté par une équipe resserrée de bénévoles, ce qui le rend encore plus respectable et authentique. Incontestablement, il mérite le détour.


E.P.


 
 
 

EXPO PHOTO

© 2017 Eric Poulhe Photographie

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