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Photo du rédacteurEric Poulhe

PHOTOGRAPHIER PARIS, NOUVEAUX REGARDS SUR LA VILLE

HÔTEL DE VILLE, PARIS

5 novembre 2018 – 5 janvier 2019

Paris n’a jamais cessé d’être une source d’inspiration pour les artistes, les écrivains, les réalisateurs et bien sûr les photographes. Lieu de vie bouillonnant, cosmopolite, sans cesse transformé mais aussi enraciné dans son histoire, Paris nourrit les expériences de chacun, favorise les rencontres et les découvertes. Influencée par la mode, le cinéma, la littérature mais aussi par les soubresauts de la vie quotidienne, comment une nouvelle génération de photographes observe-t-elle la Ville lumière ? Existe-il une relève, nourrissant autrement les représentations d’un Paris contemporain ?

L’exposition Photographier Paris tend à dessiner un nouveau visage d’une cité vivante et plurielle, à travers les regards de seize artistes de tous horizons. Dans une diversité d’écritures, ils s’attachent à la Ville ou à ses bordures, de manière décalée, inattendue, insolite. Tous travaillent avec cette matière foisonnante que sont ses habitants, son architecture, ses événements, son urbanité. Tous ont l’ambition d’un regard original, drôle ou grave, mélancolique ou coloré, chaotique ou silencieux.

Du documentaire à l’intime, de la fiction personnelle aux petits instants anodins de la réalité, ils dépassent l’anecdotique pour livrer une nouvelle mosaïque, une cartographie imaginaire d’un Paris aux multiples langages.

Une promenade s’installe alors dans le parcours de l’exposition… A Belleville-Ménilmontant, Thomas Boivin rencontre les passants et leur tire le portrait depuis cinq ans. Ola Rindal, déambule et saisit des images insolites teintées d’onirisme. Yusuf Sevinçli marche, vole des images et s’échappe. Stephan Keppel observe et fragmente des morceaux de Ville. Paulien Oltheten s’installe à un coin de rue et interroge le chaland : pourquoi NON ? Lucile Boiron s’engage auprès de migrants et peu à peu les photographie. Laurent Chardon documente la ville et ses transformations, perdu dans un labyrinthe sans issue. Peter Tillessen avec humour, invente des micros-fictions urbaines. Sandra Rocha s’attache à une bande d’adolescentes en banlieue de Paris et leur parle d’amour. Geoffroy Mathieu s’attèle au principe de ruralité dans le Grand Paris et interroge les nouveaux modes de productions agricoles urbains. Enfin, Louis Matton s’invente architecte, urbaniste, dirigeant politique, en créant le projet Aéroparis.

Autour de ces onze grands ensembles, s’articulent les images de Safouane Ben Slama, Quentin De Briey, Laurent Kronental, Ye Rin Mok, Maxime Verret, contre-champs visuels et poétiques aux séries déployées.

À travers les regards de ces photographes, à l’écoute du présent, attentifs aux pulsations de la Ville, c’est un nouveau paysage de la capitale qui se dévoile. Parce que Paris est d’une richesse folle, électrique, éclectique, et qu’elle restera toujours le terrain de jeu prolifique des artistes, nous laissant entrevoir le monde des possibles d’une ville-monde aux multiples facettes.


Fannie Escoulen, Pierre Hourquet et Anna Planas, commissaires de l’exposition

 

Sélection

 

Commentaire ♥♥♥♥♥

Dans la salle Saint-Jean de l’hôtel de ville de Paris, l’exposition « Photographier Paris, nouveaux regards sur la Ville » met en avant la jeune création photographique avec onze photographes français et étrangers. Par l’approche personnelle de chacun, on peut considérer que l’exposition « Photographier » est en fait une agglomération de onze expositions traitant chacune d’un sujet avec un regard très personnel. L’approche peut être documentaire, graphique, sociale, militante, poétique et même surréaliste. Le dénominateur commun est de porter un regard décalé et insolite sur la ville ou la banlieue, son architecture, son urbanisme et ses habitants.

Dans « Young adventurers chasing the horizon », Lucile Boiron réalise des portraits de migrants dans les campements de réfugiés qu’elle a fréquentés, en montrant toute leur fragilité.

Pour le projet « Belleville », Thomas Boivin arpenter les 10e, 11e, 19e et 20e arrondissements et réalise, dans la rue, des portraits en noir et blanc à la chambre 4x5.

Laurent Chardon présente des images en noir et blanc extraites de trois séries « Décembre », « La Clôture » et « Dédale » réalisées lors de randonnées nocturnes et hivernales.

Avec « Entre Entrée », le Hollandais Stephan Keppel donne une perspective urbaine et géométrique de la ville.

« Le principe de ruralité » de Geoffroy Mathieu rend compte des formes de ruralités contemporaines induites par la production agricole dans l’agglomération parisienne.

Louis Matton présente un projet surréaliste d’implantation d’un aéroport dans le centre-ville historique et le documente comme si c’était un projet réel.

En arpentant le quartier des Olympiades dans le 13e arrondissement, la Hollandaise Paulien Oltheten a trouvé un graffiti « NON », et s’est attaché à capturer les perspectives des passants en y ajoutant une bande sonore.

La Norvégienne Ola Rindal s’intéresse aux zones vides de la ville « Paris » que nous ne regardons pas.

La Portugaise Sandra Rocha rencontre des adolescents au confluent de la Marne et de la Seine et les met en scène poétiquement dans « La vie immédiate ».

De 2015 à 216, le Turque Yusuf Sevinçli a passé deux années à « Paris » en pénétrant l’âme de la ville avec des photographies en noir et blanc très contrastées voire dures.

L’Allemand Peter Tillessen photographie dans « Superficial images » la réalité quotidienne et en tire l’insolite, en délaissant la qualité technique et en laissant l’interprétation finale au spectateur.

J’ai particulièrement apprécié les deux thèmes « Belleville » et « Le principe de ruralité ». Le premier, par la proximité de ce quartier dans lequel je vis, Babelville et une humanité pure et bien réelle qui s’en dégage. Le second par le sujet abordé qui montre les nouveaux rapports des Franciliens à la terre, aux aliments et aux paysages.


E.P.


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