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HENRI CARTIER-BRESSON ▪ EN FRANCE (1926-1938)

  • Photo du rédacteur: Eric Poulhe
    Eric Poulhe
  • 15 mars 2019
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 9 juin 2023

FONDATION HENRI CARTIER-BRESSON, PARIS

26 février 2019 - 2 juin 2019

Pour la première exposition dans la galerie dédiée à ses Collections, la Fondation HCB propose le parcours de l’un des pans les plus conséquents de l’œuvre d’Henri Cartier-Bresson : la France. Ce premier opus consacré aux années 30 révèle toute l’insouciance, la spontanéité, la liberté dont jouissait alors le jeune homme, formé au dessin et à la littérature. Puis vinrent les premiers pas vers l’engagement dans un pays en pleine mutation, marqué par le mouvement ouvrier et la victoire du Front Populaire le 14 juin 1936. En pleines crispations sociales, des ouvriers se regroupent sous le sigle « APO » (Amateurs Photographes Ouvriers), et couvrent le mouvement prolétarien à l’aide d’appareils photos Leica. Le collectif reçoit le soutien de l’AEAR (Association des écrivains et artistes révolutionnaires) dont fait partie Henri Cartier-Bresson. Il assiste et participe activement à cette période charnière qui voit l’émergence de la photographie documentaire et sociale.

C’est en France, véritable creuset, qu’Henri Cartier- Bresson découvre et expérimente la photographie, et affirme au fil du temps un style qui lui est propre, celui de l’imaginaire d’après nature. Parallèlement à ses nombreux voyages (Italie, Espagne, Mexique), il manifeste un fort intérêt pour le cinéma qu’il expérimente notamment auprès de Jean Renoir. Cette pratique ne lui apporte finalement pas l’excitation attendue, et il décide alors de se consacrer pleinement à la photographie.

La fréquentation des surréalistes, l’apprentissage de la peinture chez André Lhote mais aussi la curiosité pour l’évolution de la société et l’engagement sont autant d’éléments qui vont forger l’esprit de celui qui affirmait : « la photographie se situe à mi-chemin entre le jeu du pickpocket et celui du funambule ».


Aude Raimbault, et Agnès Sire, commissaires de l’exposition

 

Sélection

 

Commentaire ♥♥♥♥♥

Pour la première fois, la fondation Henri Cartier-Bresson présente une cinquantaine de photographies issues de sa propre collection, retraçant la période 1928 du début de carrière du jeune photographe. L’exposition est décomposée en trois sections chronologiques : « expérimentations », « élaboration d’un style photographique », et « les premiers congés payés ».

En 1926, alors âgé de dix-huit ans, Henri Cartier-Bresson intègre l’académie de peinture d’André Lhote au cœur du quartier de Montparnasse. Pendant cette période de formation, il est introduit auprès des surréalistes et rencontre Harry et Caresse Crosby, un couple d’américains, qui l’initieront à la photographie en lui faisant découvrir Atget et Kertesz. Commence alors sa propre expérience photographique. Par l’intermédiaire de ses amis, il sera présenté au galieriste Julien Levy qui lui consacrera deux expositions à New York en 1932 et 1935.

Après son service militaire, Henri Cartier-Bresson embarque pour l’Afrique en 1930 et bien que malade, il continue à photographier. A son retour en 1931, il abandonne le projet de la peinture pour se consacrer exclusivement à la photographie. Il installe son propre style inspiré du surréalisme, et mêle la recherche des géométries et celle de l’instant d’une situation prise au bon moment.

Après avoir beaucoup voyagé, Henri Cartier-Bresson revient en France en 1936 au moment des mouvements sociaux et la naissance des congés payés. Il travaille d’abord dans l’univers du cinéma en devenant assistant du réalisateur Jean Renoir sur les films « Partie de campagne », « La règle du jeu » et « La vie est à nous », un film de commande du parti communiste. Il se rapproche naturellement des communistes et s’oppose fortement à la bourgeoisie, et notamment sa famille d’industriels de renom. Débute alors une période de reportages sur ce monde populaire qu’il va photographier en bord de Seine ou de Marne en 1938. Certains de ces clichés devenus célèbres sont présentés ici.

On peut féliciter la fondation d’exposer des clichés issus de sa propre collection, illustrant le parcours du photographe sur une période donnée. Néanmoins, on peut regretter le nombre limité de photographies présentées. Il est vrai que l’espace assez réduit de la fondation, ne permet pas de faire cohabiter deux expositions conséquentes sur un même lieu, surtout quand la première exposition présente des grands formats.

E.P.


 
 
 

EXPO PHOTO

© 2017 Eric Poulhe Photographie

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