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ÉDOUARD ELIAS ▪ UN NOUVEAU REGARD SUR LES MAÎTRES D’ART

  • Photo du rédacteur: Eric Poulhe
    Eric Poulhe
  • 28 mars 2019
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 9 juin 2023

GARE DE LYON, PARIS

19 mars 2019 – 30 avril 2019

En 1994, le ministère de la Culture lance une nouvelle initiative afin d’assurer reconnaissance et longévité à l’ingéniosité française dans les métiers d’art.

Il crée le titre de Maître d’art pour sauver les savoir-faire rares qui menacent de s’éteindre. Le titre est une distinction pour ceux qui le portent. Il est aussi le seul sésame pour accéder au programme « Maîtres d’art - Élèves ». Ce programme unique en Europe accompagne la transmission des savoir-faire qui ne sont plus enseignés nulle part, sinon dans quelques ateliers.

Où se trouvent les ateliers ?

Dans les forêts de Lorraine, sur les coteaux bourguignons, en Alsace Bossue, mais aussi en plein cœur de Paris. Dans les rues de la Capitale se cachent toujours des ateliers, certains dans les arrière-cours ou derrière les portes cochères. Ils portent la trace du savoir accumulé et des générations qui ont pris la relève les unes après les autres. D’autres bousculent l’image traditionnelle de l’artisan d’art et prennent des allures de laboratoires de recherches. Fourmilières ou havres de paix, les ateliers des Maîtres d’art sont des lieux de création, de réflexion et surtout des lieux de transmission.

Orale et souvent intuitive, la transmission de savoir-faire est délicate. Elle exige le plus difficile à accorder : du temps. D’inconnues en imprévus, le relais passe. Les techniques parfois se métamorphosent, l’activité change, les Élèves s’installent ailleurs mais l’état d’esprit reste. Entre vision & transmission, la mission est accomplie.

En 25 ans de transmission, 132 Maîtres d’art ont été les ambassadeurs précieux de 95 savoir-faire rares. Tous les deux ans, le ministère de la Culture décerne le titre de Maître d’art à des professionnels qui s’engagent, en retour, à transmettre leur savoir-faire. L’Institut National des Métiers d’Art pilote le programme « Maîtres d’art - Élèves » avec le soutien de la Fondation Bettencourt Schueller, mécène depuis trois ans. Une démarche capturée par le travail du photojournaliste Édouard Elias, collaborateur régulier de Polka, le magazine de toutes les photographies.


Gares & Connexions

 

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Commentaire ♥♥♥♥

Pour les vingt-cinq ans du titre de maître d’art, l’Institut National des Métiers d’Art a sollicité Édouard Elias pour réaliser un reportage photographique dans l’intimité d’une vingtaine d'ateliers à travers la France. Gares & Connexions va présenter le résultat de deux mois d’immersion à travers trois expositions dont la première est visible à la gare de Lyon de Paris.

L’exposition met à l’honneur cinq ateliers parisiens possédant un savoir-faire dans les métiers d’ébéniste restaurateur, de passementier, de créateur graphique en gaufrage, dorure et incrustation, de luthière d’instruments anciens, et de marqueteur de pierres dures.

Le programme était séduisant mais sur site, la déception est au rendez-vous. Habituellement, la belle et lumineuse galerie des Fresques sert d’espace d’exposition. Mais pour cause de travaux, elle est actuellement condamnée, et Gares & Connexions à dû se replier sur un autre espace. Le choix s’est porté sur le hall 3, en sous-sol, un lieu de passage et d’interconnexion entre les lignes RER et SNCF, sans aucun charme où les voyageurs n’ont qu’une préoccupation, se ruer vers le quai et ne pas rater leur train. Le lieu exact de l’exposition n’est pas vraiment visible, et la signalétique pour le trouver inexistante. Quelques photos ont été suspendues face aux escaliers et escalators qui descendent aux accès RER, un endroit pas vraiment confortable pour regarder des clichés qui contiennent beaucoup de détails d’artisans au travail. En final, après avoir parcouru le hall 3 en long et en large, on trouve l’exposition à la sortie Chalon, un espace sombre fréquenté par quelques marginaux nostalgiques peut-être des temps passés.

Une quarantaine de photos en noir et blanc sont répartis sur cinq panneaux présentant chacun un des ateliers avec un texte de présentation bien rédigé. Les images sont très belles et traduisent bien la passion qui anime ces maîtres d’art, qui considèrent qu’ils ont également un devoir de transmission.

Le problème, c’est qu’il y a peu de photographies et que l’exposition assez réduite se parcoure très vite. Il est bien dommage d’avoir aussi mal exploité une matière pourtant d’une très grande qualité. Ce très beau reportage méritait mieux. Ce sera peut-être le cas dans d’autres lieux d’exposition.

E.P.


 
 
 

EXPO PHOTO

© 2017 Eric Poulhe Photographie

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