ELLIOTT ERWITT ▪ ROUND TRIP PARIS - NEW YORK
- Eric Poulhe
- 28 juin 2019
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 9 juin 2023
POLKA GALERIE, PARIS
21 juin 2019 – 27 juillet 2019

Elliott Erwitt est né à Paris. Mais il a passé toute sa vie à New York où il vit encore aujourd’hui, au 8e étage d’un immeuble qui surplombe l’ouest de Central Park.
Paris, New York. Les villes-monde, sont les deux personnages de cette exposition qui lui rend hommage. Les deux ports d’une galaxie blanche et noire où la photographie fait office de vaisseau — ou plutôt de capsule sous-marine — au rythme des « round trip » incessants de l’artiste entre les deux rives de l’Atlantique. Elliott Erwitt, qui a toujours revendiqué son amateurisme, n’a eu de cesse de photographier Paris comme un touriste amusé. Et New York comme un européen.
New York, Paris. Deux monstres urbains qui furent aussi le berceau et le sanctuaire créatif de la photographie de rue telle que nous la connaissons depuis les années 1940. Mais Elliott Erwitt n’est ni un humaniste ni un street-photographer... Difficile de le mettre dans le même sac que les Doisneau et les Stettner, les Cartier-Bresson et les Faurer.
Peut-être parce qu’il a trop d’esprit. Trop d’humour, trop de mordant pour être raisonnablement comparé aux chapelles consacrées. A moins qu’il ne s’agisse d’une sorte de conscience mélancolique. Une ivresse de fin de bal. Les hommes les plus drôles sont rarement les plus heureux.
Allers, retours. « Voyager, c’est être infidèle. Soyez-le sans remords ; oubliez vos amis avec des inconnus » écrivait Paul Morand. C’est exactement ce que fait Elliott Erwitt depuis soixante-dix ans. Le bal n’est pas encore terminé.
Polka Galerie
Sélection
Commentaire ♥♥♥♥♥
Elliott Erwitt est un photographe franco-américain qui a partagé son existence photographique entre la France et les États-Unis. Avec l’exposition « Elliott Erwitt, round trip Paris – New York », la galerie Polka présente une belle rétrospective avec de nombreux clichés réalisés de part et d’autre de l’Atlantique et qui fonctionnent en miroir.
Contrairement à des photographes de rue renommés comme Henri Cartier-Bresson, Willy Ronis ou Sabine Weiss, il ne se considère pas comme un photographe humaniste. Il aime photographier les gens dans la rue, surtout les enfants, de manière insolite et humoristique. Mais il se passionne aussi pour les chiens et publiera cinq livres à leur sujet.
De nombreux tirages de la population canine sont présentés et mis en scène de manière très dense, du sol au plafond, sur un des murs de la salle d’exposition du sous-sol. De manière astucieuse, les clichés réalisés par le photographe au ras du sous-sol, sont également placés au ras du sol, obligeant le visiteur, comme le photographe pour sa prise de vue, à s’accroupir pour bien apprécier l’image dans tous ses détails.
Par le nombre important de tirages présentés, leur qualité et leur diversité, l’exposition est très réussie et montre bien tout l’éventail du talent d’observation et l’humour de ce photographe d’exception toujours vivant.
E.P.