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Photo du rédacteurEric Poulhe

BOURSE DU TALENT 2019

BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCE, PARIS

19 décembre 2019 – 29 mars 2020

La Bibliothèque nationale de France expose, pour la onzième année consécutive, les images réalisées par les jeunes photographes lauréats de la Bourse du Talent, organisée par Photographie.com et Picto Foundation. Cette manifestation est devenue, au fil des ans, un rendez-vous incontournable consacré à la reconnaissance des talents émergents.

La Bourse du Talent distingue chaque année les travaux de jeunes photographes autour de quatre sessions thématiques : Reportage, Portrait, Mode & Transversalité, Paysage.

Du 19 décembre 2019 au 29 mars 2020, la BnF expose les photographes lauréats ainsi que les coups de cœur du jury, permettant au public de découvrir les nouveaux talents ainsi que les nouvelles lignes de force de la photographie contemporaine.

Cet événement, qui confirme le rôle essentiel de la BnF en faveur de la création, permet également d’enrichir les collections du département des Estampes et de la photographie, avec le don d’une soixantaine de tirages produits grâce à Picto.

Cette année, la Bourse du Talent récompense le travail de Nathalie Lescuyer, Tian Jin, Cheng Huanfa et Charles Xélot.


Didier de Faÿs, photographie.com en collaboration avec Héloïse Conesa

 

Sélection

Commentaire ♥♥♥♥♥

Comme chaque année, la Bnf présente en images les lauréats et les coups de cœur du jury de la Bourse du Talent. Le concours organisé par Photographie.com et Picto Foundation s’adresse aux jeunes photographes en début de carrière ayant peu exposés, sans distinction d’âge ou de nationalité, mais aussi aux collectifs. Il couvre quatre thématiques : Reportage, Portrait, Mode & Transversalité, Paysage.

Les quatre lauréats bénéficient d’un accompagnement, de la promotion et de l’exposition à la BnF. En 2019, il s’agit de Nathalie Lescuyer avec Need pour la session reportage, Tian Jin avec « Les herbes folles » pour la session Portrait, Cheng Huanfa avec Maternité pour la session Mode & Transversalité, et Charles Xélot avec « Ligne de rupture » pour la session Paysage.

Les 12 projets présentés sont formidables et d’une très grande diversité. Les textes d’accompagnement permettent de découvrir ces jeunes photographes talentueux, et de comprendre le contexte dans lequel la série a été réalisée.

Les deux reportages coups de cœurs « Dieu est notre dernière cartouche » de Nadège Mazars et « Tangier, l’île perdue » de Sébastien Leban sont très intéressants car réalisés en totale immersion. Au Salvador, Nadège Mazars s’est immergée dans une population en phase de rédemption qui vit encore dans une ambiance de violence omniprésente, rappelant l’époque des cartels de la drogue comme celui de Pablo Escoblar. Dans un petit village de pêcheurs sur une île de Virginie aux États-Unis, Sébastien Leban a suivi des familles qui subissent les effets du réchauffement. Ils votent pourtant en grande majorité pour Trump, sans se rendre que ce dernier mène une politique économique à l’encontre de leur intérêt.

Les deux coups de cœurs de mode & transversalité, « L’Amour Uni(que) » de Flaminia Reposi et « Ici c’est l’aquarium, dehors c’est l’océan » de Matei Focseneanu, font la part belle au graphisme et à la couleur. Originaire d’Italie, le dernier pays d’Europe occidentale à accorder l’union civile aux homosexuels que le gouvernement actuel voudrait abroger, Flaminia Reposi s’est intéressée au sujet en montrant que le couple peut revêtir plusieurs visages, sexes, couleurs ou âges. La mise en scène est particulièrement soignée et donne une harmonie des couleurs remarquable. Matei Focseneanu lui, s’est déplacé en prison pour redonner une visibilité à des femmes détenues, en marge de la société. Dans une chorégraphie colorée en mouvement, il sublime ses modèles, dont on ne verra jamais le visage, sur un fond blanc, qui rappelle autant celui du studio photographique que celui de l’univers carcéral.

Dans l’univers du portrait, Tian Jin et Christophe Meireis se sont intéressés à des personnages qui ont rencontrés la souffrance, ont été marginalisés et placés au ban de la société. Dans « Les herbes folles », Tian Jin a photographié les enfants abandonnés dans des orphelinats de la Chine profonde. Les images en noir et blanc sont bouleversantes. Il poursuit son travail en Chine avec « La malédiction emportée par le vent » et s’intéresse aux lépreux. Autorisés à quitter les villages où ils ont été placés en quarantaine, la plupart des malades guéris ont décidé d’y rester, en vivant dans une extrême précarité. Leurs regards, qui croisent celui du photographe, sont empruntés d’une profonde émotion avec un sentiment de résignation. Christophe Meireis a réalisé des portraits d’anciens détenus condamnés à mort à une époque où c’était un instrument de répression politique. Ils ont été libérés depuis. Chaque image révèle une histoire douloureuse avec une profonde injustice. Les visages sont graves. Ici la photographie est dénonciatrice.

Pour la session Paysage, les deux séries se situent dans des environnements très différents. Avec « Entre le béton », Tang Nanjing a sillonné le département du Val-de-Marne pour photographier la banlieue et son architecture de béton, en faisant ressortir l’obsolescence de nombre de constructions. On est ici en plein paysage urbain. Avec la série « La ligne de rupture » Charles Xélot s’est déplacé dans la région arctique de la péninsule de Yamal en Russie, en montrant la limite entre des paysages de toundra autrefois parcourus par des rennes et les Nenets, désormais parsemés de pipelines et de constructions pétrolières. Comme l’avait réalisé en son temps le photographe Yuri Kozyrev, on retrouve un projet photographie de plus dans le Nord Arctique en forme de contestation.


E.P.


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