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SEBASTIÃO SALGADO ▪ GOLD

  • Photo du rédacteur: Eric Poulhe
    Eric Poulhe
  • 7 févr. 2020
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 9 juin 2023

POLKA GALERIE, PARIS

31 janvier 2020 – 14 mars 2020

La galerie Polka est heureuse de présenter l’exposition « Gold » de Sebastião Salgado. Trente photographies, pour la plupart inédites, d’une des séries les plus importantes de l’œuvre du photographe.

En septembre 1986, le grand photographe reçoit enfin, après des années de refus de la part des autorités militaires brésiliennes qui la contrôlaient, l’autorisation de se rendre sur le site de la Serra Pelada (« la montagne pelée » en portugais) dans l’Etat du Para, en Amazonie. C’est dans cette mine d’or grouillante à ciel ouvert, que des dizaines de milliers d’ouvriers prospecteurs en quête de l’Eldorado se sont échinés dans des conditions terribles – la boue, la violence, les émeutes – pendant plus de dix ans, grattant comme des esclaves leurs battées sur les quelques mètres cubes des concessions qui leurs étaient confiées.

Ces images de Sebastião Salgado, qui a passé 35 jours sur place, constituent le témoignage le plus iconique de ce pan de l’histoire de la ruée vers l’or au Brésil.

Prévue à l’origine pour constituer un chapitre de son projet sur l’archéologie de l’âge industriel, « Workers » (ou « la Main de l’homme » en français), elle va permettre d’installer définitivement son écriture en noir et blanc, si personnelle. « La couleur déguise le message. Tandis que le noir et blanc est une abstraction. L’ensemble de l’image se transforme en une gamme de gris, et là on peut vraiment dire quelque chose. » Publié quelques mois plus tard par le Sunday Times et le New York Times magazine, cette série iconique va contribuer à réinstaller le noir et blanc dans le monde de la presse.

Trente ans plus tard, Sebastião Salgado s’est replongé dans cette œuvre et retrouve des dizaines d’images qui n’avaient jamais été dévoilées. « Quand j’ai édité ce travail, je ne l’ai pas fait dans la logique d’une monographie. Mais je savais que j’avais beaucoup plus. Je ne me suis replongé dans les archives de Serra Pelada que bien plus tard, en 2016 après une blessure au genou en Amazonie qui m’a forcé à m’arrêter six mois. Là, j’ai pris le temps de revisiter mes tirages, et même mes planches-contacts. J’ai ressorti beaucoup de choses, dont une série de portraits que je n’avais pas sélectionnés à l’époque. »

A Serra Pelada, il ne reste aujourd’hui plus rien. Seulement des paysages traumatisés autour d’un lac de deux-cents mètres de profondeur. « La ruée sauvage vers l’or du Brésil, conclue Sebastião Salgado, n’est plus que l’étoffe de légendes, maintenue en vie par quelques souvenirs heureux, beaucoup de regrets douloureux, et des photographies. »


Polka Galerie

 

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Commentaire ♥♥♥♥♥

La galerie Polka présente l’exposition « Gold » du photographe franco-brésilien Sebastião Salgado. En septembre 1986, le photoreporter reçoit enfin l’autorisation de se rendre au cœur de l’Amazonie brésilienne, dans l’état de Para, sur le site de la Serra Pelada, la montagne pelée en portugais.

Trente photographies, pour la plupart inédites, retracent une période marquante de la ruée vers l’or au Brésil. À ciel ouvert, la mine d’or grouille de dizaines de milliers d’ouvriers prospecteurs, en quête d’Eldorado.

Sebastião Salgado s’est immergé 35 jours au milieu de ces chercheurs d’or dont, semble-t-il, sont exclues les femmes. Ses clichés en noir et blanc, sont dans le style pur qui le caractérise, au plus près de l’action. Il réalise à la fois des plans larges de la mine, permettant de se rendre compte de l’échelle et de l’effervescence, comme des abeilles autour d’une ruche, mais aussi des portraits rapprochés des mineurs en action.

Les conditions de travail sont édifiantes. Elles ressemblent à celle des esclaves sous l’empire romain, qui se tuent au travail, dans la boue, la chaleur et un taux d’humidité élevé. La violence et les émeutes sont monnaie courante, et les quelques policiers ont bien du mal à y faire régner l’ordre. On a du mal à croire qu’on est à la fin des années 1980. L’exploitation du site dans ces conditions inimaginables, a duré dix ans. Aujourd’hui il ne reste rien, si ce n’est un lac qui a comblé ce trou béant cerné par des paysages défigurés.

Les photographies de Sebastião Salgado n’en prennent que plus d’importance, car elles constituent un témoignage en images d’un pan de l’histoire du Brésil, et son rapport avec la forêt et les minerais précieux qu’on y trouve. Avec le gouvernement Bolsonaro et sa politique amazonienne en faveur de l’exploitation forestière et minière, il n’est pas exclu de revivre de telles situations.


E.P.


 
 
 

EXPO PHOTO

© 2017 Eric Poulhe Photographie

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