BERNARD DESCAMPS ▪ ESSENTIEL
- Eric Poulhe
- 4 mai 2023
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 9 juin 2023
GALERIE CAMERA OBSCURA, PARIS
11 mars 2023 – 27 mai 2023

La photographie est une sorte d’alambic qui, dans ses chambres de transformation successives (l’œil, l’appareil photographique, la chambre noire), va extraire la substance du flux d’images qui nous traverse à chaque seconde et leur donner sens et présence.
Elle est une essence du regard, lentement distillée. La matière qui l’alimente est évidemment primordiale, mais le résultat final tient évidemment au travail de l’alambic, au style élaboré au fil du temps par l’artiste.
Bernard Descamps est certes un photographe voyageur, attaché à parcourir le monde pour y trouver, sous différents cieux, ses sujets, mais il dénie toute volonté documentaire : « Je réalise des images qui ne racontent rien… je ne voyage que pour me rencontrer, pour trouver mes images, celles qui sont en moi et que j’essaie inlassablement de faire apparaître. »
Si la photographie de Bernard Descamps, selon son credo, ne nous raconte pas d’histoires, elle ne peut échapper à sa qualité première de trace, d’indice : elle parle des lieux traversés, des personnages rencontrés et c’est cette richesse de sens, sous-jacente à la forme et associée à elle, qui constitue la force de cette œuvre.
Son travail sur le fleuve Niger, sur la forêt des pygmées, sur l’Atlas marocain, sur les lieux sacrés en Inde, restent comme des rencontres intimes, des évocations quasi littéraires (combien de possibilités de romans dans ces images !) qui nous habitent et nourrissent à la fois l’imaginaire et la connaissance.
L’œuvre de Bernard Descamps est, me semble-t-il, en équilibre très juste entre ces deux cordes que la photographie fait vibrer en nous : celle du plaisir visuel et celle de notre imagination.
Forme et ouverture au monde en sont les deux piliers.
Didier Brousse
Sélection
Commentaire ♥♥♥♥♥
La galerie Camera Obscura présente une sélection de photographies de Bernard Descamps dans son exposition Essentiel. Le titre a été inspiré par l’un des disques fétiches de Bernard Descamps : The Essential Bob Dylan. Il s’agit donc, dans un format plus modeste, d’une rétrospective condensée qui mêle les époques et les lieux.
Il est un des membres fondateurs de l'Agence VU créée en 1986 par Christian Caujolle qui travaille essentiellement en noir et blanc avec une très grande précision du cadrage et de la composition. Ses photographies ne respectent pas toujours les règles « académiques » de composition comme la règle des tiers. Il a une attention du détail.
En 36 photos, comme le nombre de clichés compris sur une pellicule argentique, l’exposition nous emmène dans les différents coins de la planète que le photographe a visités : les bords de l’Océan Indien à Madagascar, les lieux sacrés en Inde, les paysages spectaculaires en Islande, les bords du fleuve Niger au Mali, les dunes du Sahara algérien, et bien sûr la France. Il étonnant de noter que l’eau est souvent un élément présent dans ses photos.
E.P.
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