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Photo du rédacteurEric Poulhe

BRUCE GILDEN ▪ THE CIRCUIT

POLKA GALERIE, PARIS

10 mars 2023 – 6 mai 2023

« If you can’t ride, stay at home ! »

[Si vous ne voulez pas faire de la route, restez chez vous !]

Les images de Bruce Gilden frappent comme un coup de poing et c’est ce qui rend son travail si singulier. La ville est sa source d'inspiration. De New York, d'où le photographe américain est originaire, à Tokyo, en passant Moscou, Bruce Gilden aime affronter le regard des passants. Et souvent de très près. Un style directement emprunté à Robert Capa, fondateur de l'agence Magnum Photos dont il est membre depuis 1998, qui aimait dire : « Si ce n’est pas assez bon, vous n'êtes pas assez proches. »

Au printemps 2020, alors que le Covid obligeait le monde à s'isoler, Bruce Gilden est coincé chez lui dans l'État de New York, sans assistant, avec son Leica, sa femme et sa voiture. Lui qui adore le mouvement, se sent emprisonné et a le sentiment d'étouffer. « Bruce commençait à perdre la boule, explique son épouse Sophie. À la fin du mois de mai, après la mort de George Floyd, l'actualité est venue à sa rescousse. Des manifestations massives ont éclaté dans toute la ville et, bien que Gilden déteste la politique, cette foule en colère lui a offert des perspectives. »

Et c’est ainsi que Bruce et Sophie Gilden se retrouvent au milieu d’une foule de motards, en majorité noirs, rassemblés pour une « ride out prayer » en hommage à George Floyd. Ces bikers font partie d'une communauté que Gilden ne connaît pas encore : The Circuit. Cette communauté n’est connue de personne. Les motards vivent leur passion à l'abri des regards.

« Dès le début de ma carrière, je me suis intéressé aux marginaux, aux opprimés, à des personnes plutôt âgées, alcooliques ou toxicomanes, à ceux aussi qui sortent du lot, » déclarait-il à Polka en 2020. On aime mes portraits ou on les déteste. Mais ils ne laissent pas indifférent. Ces bikers vont devenir son obsession. De barbecues en bikini bike washes [Lavages de moto en bikini], des anniversaires aux enterrements, Bruce Gilden les suit partout.

« On n'est pas des amis, on est une famille », clament les bikers. Bruce Gilden, avec son flash, son boîtier et son bagou, en fait désormais partie. Surnommé « Everywhere » [celui qui est partout] au début de ses excursions avec les motards, il devient très vite leur « Bro » [frérot].

The Circuit, reprend des portraits serrés de cette série en cours, ainsi que des scènes de vie de ces bikers ultra-photogéniques. Coup de flash, surexposition, couleurs criardes... Une frénésie d'images que Bruce Gilden obtient en Étant omniprésent. « C'est comme ça qu'on obtient de bonnes photos. »


Polka Galerie

 

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Commentaire ♥♥♥♥♥


La galerie Polka présente, du 10 mars au 6 mai 2023, The Circuit, le dernier projet du photographe américain Bruce Gilden.

À la fin du mois de mai 2020, des manifestations massives éclatent à la suite de la mort de George Floyd. Après une période de confinement que l’artiste a mal vécu, coincé chez lui, sans assistant, ces événements lui offrent une nouvelle perspective. Il se retrouve alors, avec sa femme Sophie, au milieu d’une foule de motards, en majorité noirs, rassemblés pour une « ride out prayer » en hommage à George Floyd. Ces « bikers » font partie d’une communauté que Gilden ne connaît pas encore : The Circuit. Ce sera le thème de son projet.

Les portraits en couleur qu’il réalise des « bikers », sont dans la pure lignée de son travail et de sa signature : des cadrages très serrés, des coups de flash, parfois une surexposition recherchée, des couleurs criardes... Membre de l'agence Magnum Photos depuis 1998, il aimait dire du résultat des photos : « Si ce n’est pas assez bon, vous n'êtes pas assez proches. »

Pour ce reportage, Bruce Gilden est complètement immergé dans la communauté The Circuit, avec les sujets pris en photo, qui acceptent l’incursion et l’omniprésence du photographe, voire qui jouent ou s’affichent consciemment devant l’objectif.

Les tirages exposés en grands formats sont d’une grande qualité avec un piqué exceptionnel, et bien que le photographe utilise le flash, la lumière n’écrase pas l’image.

On aime ou on n’aime pas, mais dans tous les cas, les portraits de Bruce Gilden ne laissent pas indifférents.


E.P.


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