EXPOSITION COLLECTIVE ▪ FOULE SENTIMENTALE
POLKA GALERIE, PARIS
14 mai 2020 – 4 juillet 2020
Exposition collective avec les travaux de Richard Dumas, Laurent Éli Badessi, Édouard Elias, Elliott Erwitt, Bruce Gilden, Alexander Gronsky, Philippe Guionie, Ara Güler, Matt Henry, William Klein, Yves Marchand & Romain Meffre, Joel Meyerowitz, Daido Moriyama, Janine Niépce, Claude Nori, Kosuke Okahara, Jean-Marie Périer et The Anonymous Project.
Après ces deux mois de fermeture, la galerie Polka choisit de rouvrir ses portes en donnant la parole, jusqu’au mois de septembre, à tous les photographes qu’elle défend, à travers deux expositions collectives successives, issues de son fonds.
La première partie de cette programmation estivale sera consacrée à la foule, au monde, à la danse et à la vie ! Tous ces visages, ces terrasses de restaurant, ces salles de concert, ces bals musettes, toute cette énergie qui nous a manqué sera là, exposée sur nos murs !
Une foule sentimentale photographique rythmée par les rues new-yorkaises de Joel Meyerowitz, la frénésie tokyoïte de Daido Moriyama, les « street-mannequins » de William Klein, les plages joyeusement remplies de l’Eté italien de Claude Nori, les années insouciantes de « The Anonymous Project », les « trips » de Matt Henry, ou les portraits rock’n’roll de Richard Dumas. En tout, ce sont 19 photographes qui s’emparent des murs de la rue Saint-Gilles et qui se tiennent prêts à vous accueillir en très bonne compagnie !
En juillet et août, la galerie présentera un second chapitre consacré aux « Jours d’après », à ceux qui le réinventent et à ceux qui l’ont toujours vu différemment.
À venir… On vous attend.
Polka Galerie
Sélection
Commentaire ♥♥♥♥♥
Merci à Polka de rouvrir les portes de sa galerie, après cette longue période de confinement, et de nous proposer une exposition collective, en deux volets, présentant les tirages des photographes dont elle possède les fonds.
La première exposition présente la foule dans toutes ses composantes, dans la rue en ville, à la campagne, sur la plage ou sur une piste de danse.
Le second chapitre, en juillet et août, sera consacré aux « Jours d’après ».
La foule sentimentale est illustrée par des photographes que la galerie a déjà exposés à plusieurs reprises.
Janine Niépce photographie en noir et blanc des scènes de bals ou aux terrasses de cafés dans les années 1960 en ville ou à la campagne, à l’occasion notamment d’un mariage à Foussignac en Charente.
Claude Nori réalise des portraits d’une grande fraîcheur de la jeunesse italienne des années 1980 sur la plage à Rimini, à la fois en noir et blanc et en couleur. Les jeunes filles prises au naturel, sans artifice, ni maquillage excessif, sont superbes.
Bruce Gilden photographie des passants dans les rues de New York. Contrairement à son habitude, où les personnages sont pris à volée de près, les tirages présentés ici sont plus insolites : une paire de jumeaux obèses hilares autour d’une voiture, ou une jeune femme blonde assise sur le siège passager avant d’une voiture, le bras ondulant à l’extérieur de la fenêtre ouverte, créant en quelque sorte un second cadre dans l’image.
Pour Joel Meyerowitz, ce sont des scènes de rues dignes de plans de cinéma. Dans une première photographie, une femme noire très élégante en jupe courte déambule de face sur un trottoir de New York comme dans un traveling arrière. Dans une autre image, c’est un homme en costume, allongé inanimé sur le trottoir des Grands Boulevards à Paris, avec une foule tout juste interrogative. Qu’a-t-il pu se passer ? Un malaise, une agression, le début d’une intrigue policière. Enfin une image iconique avec ce couple pris de dos, portant tous les deux un imper beige, se tenant par la taille, semblant s’évanouir dans un nuage de vapeur blanche, comme si c’était la scène finale d’un film d’espionnage des années 1970.
Le choix des images de Marc Riboud est assez étonnant car la foule y est absente, peut-être la raison indirecte de cette sélection. Une des photos montre une femme de profil les mains jointes comme une incantation, présentant une fleur, face aux baïonnettes menaçantes des soldats protégeant le Pentagone, lors d’une manifestation pour la paix au Vietnam en 1967. Dans une autre image on voit des traces de pas sur le sable d’une plage en Arabie Saoudite s’arrêtant devant un panneau planté dans l’eau. On peut y lire « fin » écrit en arabe et en anglais.
Quant à William Klein, on retrouve ses célèbres clichés réalisés pour le compte de Vogue avec ses modèles féminins photographiés au milieu de la foule à New York ou à Rome.
Une jolie exposition en guise de piqure de rappel de déconfinement. À voir.
E.P.
Le commentaire très détaillé est très bien rédigé, pour chaque photographe il y a une explication particulière concernant le choix des photos ce qui rend la lecture attractive
J'aime particulièrement les photos noir et blanc de Janine Niepce consacrées à la vie des années 1960