FEDERICO RÍOS ESCOBAR ▪ LE CHEMIN DE LA DERNIÈRE CHANCE
GALERIE FAIT & CAUSE, PARIS
24 novembre 2023 – 27 janvier 2024
En 2022, la grande majorité des personnes qui ont traversé la région du Darién qui sépare physiquement les deux Amériques étaient des Vénézuéliens, souvent exténués par des années de chaos économique. Mais parmi les migrants qui traversent la jungle, ils sont nombreux aussi à venir de Cuba, d’Haïti, d’Équateur et du Pérou. Il y a également de plus en plus d’Afghans qui fuient les talibans. Les migrants voyagent en short et sandales, leurs affaires dans des sacs plastique, des bébés dans les bras et des enfants leur tenant la main. Il est difficile de savoir combien arrivent sains et saufs et combien n’arrivent jamais.
Le Visa d’Or humanitaire du CICR a été attribué le 21 juin à l’unanimité à Federico Ríos Escobar, photographe colombien pigiste pour de nombreux médias internationaux. Réalisé entre septembre 2022 et mars 2023, son travail illustre avec force les conditions de vie des migrants tentant la traversée de la région du Darién, qui relie l’Amérique du Sud à l’Amérique du Nord.
L’enfer du Darien
La jungle très dense du passage du Darien, à cheval sur la frontière de la Colombie et du Panama, devient chaque jour un peu plus un lieu de transit pour des dizaines de milliers de personnes. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le nombre de migrants qui traversent le Panama après avoir emprunté la périlleuse et dangereuse jungle du Darien a atteint un record en 2022, doublant presque les chiffres de l’année précédente. Selon le gouvernement panaméen, près de 250.000 migrants et réfugiés ont traversé le pays en 2022, contre quelque 133.000 en 2021.
Le photoreportage « La région du Darién : le chemin de la dernière chance » de Federico Rios Escobar a été réalisé avec la journaliste Julie Turkewitz, cheffe du bureau des Andes pour le New York Times.
La Galerie Fait & Cause
Sélection
Commentaire ♥♥♥♥♥
La galerie Fait & Cause présente le photoreportage de Federico Ríos Escobar « Le chemin de la dernière chance » qui a reçu le Visa d’Or humanitaire du CICR, attribué le 21 juin à l’unanimité.
Située entre l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale, la périlleuse jungle du Daríen est le point de convergence d’une part, de la crise économique et la situation humanitaire catastrophique en Amérique latine, de l’autre, de vives tensions autour de la politique migratoire aux États-Unis. La région du Darién est composé d’un enchevêtrement montagneux sans aucune route, qui depuis des décennies est considéré comme un chemin de la dernière chance, parsemé de dangers : des rivières impétueuses, des à-pics vertigineux, des étendues de boue meurtrières et des bandits prêts à kidnapper, à attaquer et à tuer.
En 2022, quelque 250 000 personnes, dont au moins 33 000 enfants l’ont traversé, avec comme but pour la plupart, de rejoindre les États-Unis. La grande majorité des personnes étaient des Vénézuéliens fuyant le chaos économique de leur pays, mais ils sont nombreux aussi à venir de Cuba, d’Haïti, d’Équateur, du Pérou. On trouve aussu de plus en plus d’Afghans qui fuient les talibans.
Le périple commence dans une petite ville côtière de Colombie. Le parcours traverse ensuite le territoire de communautés autochtones, franchit la redoutable « colline de la mort », puis longe plusieurs rivières avant d’atteindre un camp géré par les autorités au Panama.
Federico Ríos Escobar a suivi au plus près ces voyageurs prenant les mêmes risques qu’eux. Ses photographies sont sans concession, montrant une détresse et une souffrance humaine, insupportable, mais également une humanité et une entraide intergénérationnelle. Nous vivons, comme un soulagement, l’arrivée des survivants au centre d’accueil des migrants de San Vicente à Meleti, au Panama.
Un reportage très dur qui nous fait relativiser nos tracas du quotidien.
E.P.
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