FESTIVAL DU REGARD ▪ INTIMES & AUTOFICTIONS
CERGY-PONTOISE
1er octobre 2021 – 21 novembre 2021
Pour sa sixième édition, le Festival du Regard vous propose une plongée au cœur de l’intime et de l’autofiction. Après avoir exploré la période transitoire de l’adolescence (en 2018), les différentes façons d’« habiter » le monde (en 2019) ou de le parcourir avec curiosité (Voyages extra-ordinaires, 2020), nous vous emmenons aujourd’hui dans l’intimité de photographes-auteurs qui ont pris leur propre vie pour fil conducteur de leur travail.
• Alberto Garcia Alix : De donde no se vuelve
• Jen Davis : Eleven Years, et sa suite Stephen and I
• Marc Riboud et Catherine Chaine : Clémence
• Patrick Taberna : Autres journées
• Eva Rubinstein : Elégies
• Lolita Bourdet : Plamondon
• Marilia Destot : La Promesse
• Sylvia Ney : De l’autre côté de l’eau
• Patrick Cockpit : Franco et moi
• Franck Landron : Ex Time
• Kourtney Roy : Enter as Fiction
• Robert Doisneau : Meilleurs vœux
• Deanna Dikeman : Leaving and Waving
• L’intime et l’autofiction vus par : Hippolyte Bayard, Araki, Lucienne Bloch, Miroslav Tichý, Ralph Eugene Meatyard, Michael Ackerman et une sélection de tirages du XIXème.
Sylvie Hugues et Mathilde Terraube Directrices artistiques du Festival du Regard
Sélection
Commentaire ♥♥♥♥♥
Pour sa sixième édition, compte tenu de la crise sanitaire et des différents confinements, le Festival du Regard s’est déplacé du printemps à l’automne et a concentré l’ensemble de ses expositions dans un lieu unique, l’ancienne Poste de Cergy-Pontoise.
L’approche autobiographique a toujours existé dans la photographie, mais elle est longtemps restée à l’arrière-plan. On peut ainsi considérer que la première photo de l’intime, réalisée en 1840, est l’autoportrait d’Hippolyte Bayard en noyé, protestant ainsi contre l’oubli par l’État de sa propre invention de la photographie.
Le festival propose un large panorama de photographes qui se sont dévoilés devant leur propre objectifs avec des regards totalement différents.
L’usage de l’autoportrait est souvent le moyen d’expression le plus couramment utilisé pour se dévoiler, comme une grande figure de la photographie espagnole, Alberto García-Alix. Certaines de ses images devenues emblématiques sont présentées ici
Jen Davis a fait également de l’autoportrait le cœur de son travail. Souffrant d’obésité depuis son plus jeune âge, elle s’est photographiée pendant onze ans pour mieux accepter son corps. Ses photographies sont d’une grande beauté.
La Canadienne Kourtney Roy a, elle, choisi de se mettre en scène de façon très colorée dans des décors un peu surréalistes dans le genre des feuilletons américains des années 1960.
Franck Landron photographie l’environnement qui l’entoure depuis l’âge de douze ans, l’internat, les copains, les filles, sa famille. Les images sont particulièrement authentiques et sans filtre.
C’est également le cas de l’Américaine Deanna Dikeman qui nous livre un témoignage émouvant en photographiant ses parents au moment du départ. Ce rituel tout simple, matérialisé par 90 photographies d’au revoir, a duré 27 ans, jusqu’aux derniers moments...
Marc Riboud, plus reconnu pour ses photoreportages dans le monde entier, s’est associée à sa femme Catherine pour montrer, pour la première fois, leur fille trisomique Clémence avec beaucoup de tendresse. C’est en écrivant que Catherine a surmonté l’épreuve de mettre au monde une enfant différent. Les textes d’accompagnement sont remplis d’amour.
Et puis, difficile de ne pas parler des cartes de vœux de Robert Doisneau. Avec la complicité de ses filles qui se prêtaient volontiers au jeu, le célèbre photographe démontre qu’il ne manquait pas d’humour. Les cartes sont présentées sur un panneau allant de 1942 à 1990 avec, pour certaines d’elles, l’explication du making-off.
E.P.
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