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Photo du rédacteurEric Poulhe

FESTIVAL PHOTO L’HOMME ET LA MER

LE GUILVINEC

15 juillet 2020 – 31 octobre 2020

Avec plus de 60 000 visiteurs l’année précédente, le Festival de photographie du Guilvinec l’Homme et la Mer s’affirme un peu plus chaque année. Il entame cette 10ème édition avec, toujours, le désir d’enrichir sa programmation et de la diversifier afin d’offrir un panorama de ce qui lie encore et toujours les hommes à la mer.

Le festival poursuit son ambition de valoriser le patrimoine maritime et ses savoir-faire bretons. L’équipe passionnée recherche depuis la première édition le moyen de partager ces moments photographiques avec le public.

Dans un souci d’ouverture à la culture et au patrimoine, le festival s’attache à rendre l’événement accessible à tous. Ainsi, la programmation, allant de l’utilisation de la photographie au concept de l’exposition de plein air, est pensée de façon à rendre les œuvres visibles gratuitement au public.

C’est également avec une volonté de mise en valeur du territoire que le festival étend plus largement la diffusion de ses expositions sur le territoire bigouden. L’idée de prolonger ses actions au-delà du lieu initial tient dans le désir, toujours plus fort, de valoriser le paysage culturel de notre territoire, ses traditions et ses racines.

Grace à son concept d’exposition de plein air, le festival offre une véritable visibilité à la commune, incitant chacun à la découvrir ou redécouvrir à chaque édition. Mais bien au-delà d’une simple promotion locale, l’association photographique l’Homme et la Mer cherche à mettre en lumière le caractère maritime du territoire bigouden en étendant son action sur l’ensemble de celui-ci.

Comme pour les éditions précédentes, le festival apporte grand soin à ses sélections de photographies. Les expositions de plein air ne sont ni des galeries d’images documentaires, ni une esthétisation irréelle du sujet. L’objectif des clichés présentés est double : exposer des œuvres d’artistes reconnus et magnifier le travail des hommes liés à la mer de par la qualité des clichés choisis.

Association du festival photographique international l’Homme et la Mer

 

Sélection

 

Commentaire ♥♥♥


Malgré l’épidémie de Covid-19, le festival du Guilvinec a bien investi le 15 juillet les rues de ce port de pêche renommé, pour se clôturer le 30 septembre.

La sélection des photographes est encore de qualité et traite avec des sujets variés les relations de l’homme avec la mer.

Pour la dixième édition le festival rend un hommage particulier à la première femme océanographe française, Anita Conti, dont les photographies du milieu du siècle dernier sont exposées sur le front de mer, rue Jacques de Thézac. En 1952, elle va embarquer sur le chalutier Bois Rosé et partager le quotidien des marins pendant 180 jours de pêche à Terre-Neuve. Les images sont spectaculaires et nous ramènent à un passé où les conditions de travail et de vie étaient particulièrement précaires et difficiles. Elles font maintenant figure de témoignage historique.

Dans les années 1940, Anita Conti avait déjà réalisé des reportages en Mauritanie, au Sénégal, en Guinée, en Côte d’Ivoire en observant les traditions des pêcheurs locaux. C’est également le sujet de prédilection de Pierrot Men, installé à Madagascar depuis l’adolescence, qui s’intéresse au travail des pêcheurs de la côte Sud-Est de la Grande Île. Au travers de ses clichés on ressent toute l’affection que porte le photographe à ces populations qu’il connait bien.

D’autres sujet du festival, plus contemporains, relèvent plutôt du témoignage politique. C’est le cas de Frédéris Noy qui, par l’image, montre la catastrophe écologique, économique et humaine du lac Victoria du fait de l’Homme.

Avec le reportage « The Dark Love Boat », Pierre Gély-Fort raconte l’histoire du plus grand paquebot du monde le « Symphony of the Seas » en croisière dans les Caraïbes. Sans porter de jugement, il montre de manière factuelle, quelques fois avec une point d’humour et de dérision, les liens qu’entretiennent, à travers leur vie à bord, les croisiéristes avec la mer.

Dans le même ordre d’idée, Corinne Rozotte s’intéresse depuis deux ans au développement de la société de loisirs en Chine et de sa population qui découvre les joies des bains de mer.

Durant ce festival, c’est aussi l’occasion de mettre en lumière des photographes moins connus comme Stéphane Diquélou qui photographie en noir et blanc les surfeurs bigoudens dans une ambiance sobre et minimaliste, loin des images habituelles d’une pratique tonique avec des images impressionnantes. Ici, Stéphane Diquéou montrent les surfeurs dans des moments de quiétude dans l’eau ou en dehors, seul ou en groupe. Les clichés sont empruntés de de beaucoup de poésie.

En marge de la photographie, la série de planches de bandes dessinées exposées sur la terrasse Haliotika sera l’occasion de mieux connaître la situation actuelle du port et des pêcheurs du Guilvinec. Avec « Contre vents et marées », Catherine Le Gall voulait monter la vitalité du pays bigouden et de l’activité de la pêche. Elle est allée à la rencontre des acteurs du monde de la pêche pour raconter leur travail, les défis auxquels ils sont confrontés et les pistes d’avenir. Thierry Chavant a mis en image le scénario, en retraçant le plus fidèlement possible l’ambiance d’une journée en mer et le retour à la criée.

Une fois encore, le festival photographique porté par une association de bénévoles, est très réussie. Elle mérite largement le détour.


E.P.


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