FESTIVAL L’OEIL URBAIN ▪ 10 ANS D’ENGAGEMENT
CORBEIL-ESSONNES
01 avril 2022 – 22 mai 2022
Pour ses 10 ans, l’Œil Urbain parcourt les formes de l’engagement – auprès des individus, de l’environnement, tout simplement du monde dans lequel nous évoluons. Les photographes de cette édition racontent des histoires personnelles, singulières qui font écho aux bouleversements contemporains et mettent en lumière un récit commun de l’humanité.
L’Œil Urbain explore des thématiques liées aux nouvelles réalités urbaines. Ce festival photographique — dont la dixième édition se tiendra du 01 avril au 22 mai 2022 — est devenu un rendez-vous incontournable sur le territoire national.
Une dizaine d’expositions — toutes accessibles à pied depuis la gare RER — sont déclinées sous forme de parcours photographique à travers plusieurs lieux de la ville, en intérieur (Commanderie Saint-Jean, Galerie d’art municipale, Médiathèque Chantemerle, Théâtre) comme en extérieur (parvis de l’Hôtel de Ville, square Crété, Rue du Trou-Patrix, kiosque à musique).
Depuis la création du festival, un artiste résident est invité à livrer sa vision de Corbeil-Essonnes. Ce photographe restitue ensuite son travail lors d’une exposition qui lui est dédiée lors du festival de l’année suivante.
Les expositions du festival photographique L’Œil Urbain sont toutes en entrée libre.
Festival L’œil urbain
Sélection
Commentaire ♥♥♥♥♥
Pour fêter ses dix ans, le festival l’Œil Urbain investit la ville de Corbeil-Essonnes pour raconter l’engagement, ses différentes formes et ses nombreux visages. Le parcours photographique propose un itinéraire alternant des espaces intérieurs (Commanderie Saint-Jean, Galerie d’art municipale, Médiathèque Chantemerle, Théâtre) et extérieurs (parvis de l’Hôtel de Ville, square Crété, Rue du Trou-Patrix, kiosque à musique).
À la Commanderie Saint-Jean, l’exposition de Guillaume Herbaut sur l’Ukraine, terre désirée, planifiée et mise en scène avant le début du conflit actuel, n’en a que plus de force. Les images de la révolution de Tchernobyl, zone interdite, de la révolution de Maïdan, et de la guerre persistante dans le Donbass depuis 2016, permettent de remettre en perspective l’invasion russe et la guerre actuelle. Guillaume Herbaut a photographié la guerre en couleur et la beauté de ses clichés nous ferait presque oublier qu’il montre des atrocités.
Toujours à la Commanderie, une vidéo présente le projet au long cours de Darcy Padilla qui a suivi le parcours de Julie Baird pendant plus de vingt ans, de 1993 à 2014, des ruelles de San Francisco au fin fond de l’Alaska. Les images en noir et blanc racontent le destin tragique de cette jeune femme, de ses enfants et des hommes qui l’ont entourée. L’approche documentaire, sans filtre, est réalisée avec beaucoup de pudeur. La relation entre Darcy Padilla et Julie dépasse largement une relation normale entre le photographe et son sujet. La photographe témoigne de la pauvreté, des familles brisées, de la toxicomanie, du sida et des relations violentes, avec une issue dramatique, la mort de Julie. C’est bouleversant.
À Marseille, Anthony Micallef est allé, pendant trois ans, à la rencontre de certains des 5 000 habitants qui ont perdu leur foyer après à l’effondrement de deux immeubles dans la rue d’Aubagne en plein centre-ville. Locataires, comme propriétaire, ils ont eu trente minutes pour rassembler l’essentiel et se rendre dans une chambre d’hôtel de 12 m². Le livre « Indigne toit » retrace cette histoire dramatique qui a bouleversé la vie de gens comme tout le monde.
Plus près de nous, Sandra Mehl a élu résidence à Corbeil-Essonnes en donnant une vision singulière de la jeunesse et de ses relations au sein des quartiers dans un quotidien contraint et rempli d’incertitudes.
D’autres séries témoignent de m’engagement, des années de crise, économiques, sociales, sanitaires.
Le festival de l’Œil Urbain, une belle itinérance photographique à taille humaine, qui ne laisse pas indifférent.
E.P.
Comments