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Photo du rédacteurEric Poulhe

FESTIVAL L’ŒIL URBAIN ▪ HABITER

CORBEIL-ESSONNES

31 mars 2023 – 20 mai 2023

Le festival photographique L’œil Urbain est de retour à Corbeil-Essonnes du 31 mars au 20 mai 2023 pour sa 11e édition. Sébastien Van Malleghem, photographe en résidence à Corbeil-Essonnes qui travaille depuis plusieurs mois sur la question du mal-logement a orienté le choix de la thématique Habiter. Il est entouré de Françoise Huguier, Ferhat Bouda, Lionel Jusseret, Juliette Pavy, Alexa Brunet, Hannah Reyes Morales, Jeoffrey Guillemard, Stéphanie Buret, Ulrich Lebeuf, Cyril Zannettacci, Rafael Yaghobzadeh et Yassine Sellame.

À travers cette thématique, L’œil Urbain 2023 nous invite à repenser notre façon d’habiter : habiter un territoire, un espace, son métier, ses passions, son corps, son âge… Pourquoi, aujourd’hui, se demander ce que c’est qu’habiter ?

Être, c’est habiter. Il s’agit là d’un besoin fondamental de l’existence humaine. Tout de suite après nos besoins physiologiques et intimement lié au besoin de sécurité, un logement décent est un droit fondamental. Mais habiter, ce n’est pas simplement « quatre murs et un toit ». Habiter est un élément constitutif de notre personnalité et de notre identité, il existe autant de façons d’habiter que d’individus. Habités par nos sentiments, nos émotions et nos passions, nous sommes certes habitants d’un pays, d’une région et d’une ville, mais aussi d’une pensée et d’un corps.


Le festival L’œil Urbain

 

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Commentaire ♥♥


Après une 10e édition consacrée à la thématique de l’engagement, le festival photographique l’Œil Urbain est de retour à Corbeil-Essonnes du 31 mars au 20 mai 2023 autour du thème « habiter ».

Si l’on associe le terme d’habiter à un lieu ou un espace, on parle moins souvent d’habiter son corps, son métier, ou encore ses relations. Les douze photographes invités mettent en lumière ces différents aspects en diversifiant les lieux et les récits : la culture berbère en résistance en Afrique du Nord de Fehrat Bouda, le retour en Italie Spettri di Famiglia d’Ulrich Lebeuf, la guerre en Ukraine de Rafael Yaghobzadeh, vivre dans une ZAD avec Juliette Pavy, vivre dans une Smart City en Corée du Sud de Stéphanie Buret, les habitats alternatifs d’Alexa Brunet, les chansons douces de Hannah Reyes Morales, les démunis de Corbeil-Essonnes de Sébastien Van Malleghem, les habitants HDB à Singapour de Françoise Huguier, les déplacés du Sinaloas au Mexique avec Jeoffrey Guillemard, les impatientes d’une maison de retraite de Lionel Jusseret, les skate boarders marocains de Yassine Sellame.

Le reportage de Sébastien Van Malleghem qui a élu résidence à Corbeil-Essonnes est particulièrement émouvant. Il a arpenté les rues de la ville en allant à la rencontre de ceux que l’espace urbain rend invisible : les sans domiciles fixes, les squatteurs, les exilés sans droits ni titre, des individus qui accumulent parfois ruptures sociales, familiales, maladie et dépendances. Son travail montre toutes les fragilités de ces personnes qui tentent de survivre en marge d’une société aux politiques publiques moins généreuses, avec des centres d’hébergement surchargés et des associations sociales à bout de souffle. Dans un contexte sociétal particulièrement incertain, les tirages exposés sur le parvis de l’hôtel de ville, le symbole de l’autorité publique, interrogent chacun sur la menace constante de la précarité dans un monde d’inégalité sociale, économique et territoriale.

12 photographes, 12 regards sur le terme. La thématique d’habiter n’explore pas seulement les questions liées au logement, mais propose de regarder au-delà des murs et documente les différentes façons de vivre un lieu, une époque ou son être. Une fois encore, un beau festival !


E.P.


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