FESTIVAL PHOTO LES FEMMES S’EXPOSENT
HOULGATE
8 juin 2022 – 4 septembre 2022
Esprit de résilience
Après deux ans rythmés par les contraintes qu’a entraînées la pandémie de Covid-19, nous commencions à croire au retour possible de jours heureux ou, au moins, plus insouciants. Mais le mois de février est venu nous rappeler, avec la guerre en Ukraine, que notre univers est décidément bien instable. Crises sanitaire, environnementale, sociale, conflits armés… Si certains y voient les signes annonciateurs d’un effondrement, d’autres espèrent que de ces convulsions pourra déboucher un « monde d’après », réinventé grâce à notre intelligence collective. Le Festival Les femmes s’exposent et ses photographes traversent ces soubresauts violents avec détermination et, pour trouver la lumière au bout du tunnel, avancent l’œil dans le viseur. Cette 5e édition est plus que jamais placée sous le signe de la résilience. Les expositions nous proposent des immersions dans un monde tourmenté, en pleine mutation, tout en nous invitant à prendre de la hauteur, à lâcher prise, à nous confronter à la magie du vivant, et à réfléchir à un futur plus harmonieux.
Cette année, nous vous présentons également un focus sur le Liban. Cet État du Proche-Orient qui a connu tant de guerres et de souffrances a toujours su rebondir – ce que nous souhaitons à l’Ukraine – en raison, notamment, de la puissance de son effervescence culturelle et artistique. Nous le découvrirons grâce aux regards de quatre photographes libanaises, ainsi que par des projections suivies de débats.
Nous poursuivons toujours l’ambition d’allier réflexion et esthétisme avec des sujets très divers s’inscrivant dans des écritures photographiques variées afin d’intéresser un large public, notamment local.
Enfin, nous mettons aussi à l’honneur la Normandie et la belle ville de Houlgate qui accueillent avec générosité le festival depuis cinq ans.
Béatrice Tupin, fondatrice du festival
Sélection
Commentaire ♥♥♥♥♥
Le festival « Les femmes s’exposent » a pour vocation de valoriser et récompenser les travaux des femmes photographes et soutenir ainsi les nouvelles générations comme les anciennes.
Pour cette 5e édition, les travaux de 14 femmes photographes sont présentés, sur la plage et dans la ville, avec un focus particulier sur le Liban et quatre photographes qui témoignent des séquelles des crises sur la société libanaise et la physionomie du pays, mais aussi de son effervescence culturelle et artistique. L’ensemble de la programmation est très éclectique illustrée par les cinq projets suivants.
Après le premier confinement, Marion Esquerré et Juliette Pavy ont pris de la hauteur en haut d’un escabeau pour se photographier dans des scènes courantes avec beaucoup d’humour comme pour chasser l’ambiance pesante du premier confinement.
En s’intéressant à des portraits de femmes sur plaques de verre qui ont servi de modèles à l’illustre peintre Picasso, Anaïs Boudot a pris conscience du pouvoir dominateur et violent du maître. Elle a ainsi voulu mettre en lumière ces oubliées, qui étaient inconnues, ou des artistes d’envergure comme Fernande Olivier ou Dora Maar.
Victorine Alisse présente un reportage plein de sensibilité sur le monde agricole et la transmission des exploitations qui est aujourd’hui très menacée.
Comme un hommage à la peinture du XVIIIe siècle, Carole Descordes réalise une série, « Natures mortes », dans les conditions de lumière et de composition exercées par les peintres de l’époque. Le résultat est remarquable.
Dans le jardin de l’hôtel de ville, en pleine actualité, Oksana Parafeniuk expose des photos d’Ukraine. Une est particulièrement prémonitoire, celle du futur président Volodymiyr Zelensky qui, alors acteur, incarnait en 2019 un professeur d’histoire naïf qui se retrouve par hasard président de l’Ukraine.
Un joli festival qui peut être également un excellent prétexte de profiter de cette jolie station balnéaire familiale de la Côte Fleurie, surtout par un temps chaud et ensoleillé.
E.P.
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