GUERRE EN VILLE
GALERIE FAIT & CAUSE, PARIS
21 octobre 2021 – 18 décembre 2021
Créé en 2011, le Visa d’Or humanitaire du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) récompense chaque année dans le cadre du prestigieux festival international du photojournalisme de Perpignan,
Visa pour l’Image, un photographe qui aura su illustrer une thématique humanitaire.
Après « le respect de la mission médicale » (2011-2014), puis « Femmes dans les conflits armés » (2015-2017), le CICR a souhaité, à travers ce concours ouvert aux photojournalistes professionnels, traiter des conséquences humanitaires des guerres en ville.
Ainsi, depuis 2018, les lauréats du Visa d’Or humanitaire du CICR, Véronique de Viguerie, Abdulmonam Eassa, Alfredo Bosco et Antoine Agoudjian ont couvert et documenté « La guerre en ville ». Celle-ci se résume à l’horreur pour les civils. Ils sont soit condamnés à fuir maison et quartier, abandonnant tout, soit au contraire obligés de se terrer dans des caves, avec l’hypothétique espoir que les combats cessent rapidement.
Yémen, Syrie, Mexique, Haut-Karabakh, tels sont les contextes à redécouvrir dans cette exposition « Ville en guerre », grâce à l’œil talentueux et aguerris de ces photojournalistes dont le travail, empreint d’humanité, rappelle que toute guerre doit avoir des limites. Ces limites sont pourtant fixées par les Conventions de Genève, auxquelles sont parties tous les Etats de la planète. Elles protègent toutes les victimes des conflits armés, du combattant blessé ou capturé aux populations civiles… L’article 1er commun de ces textes majeurs stipule que les 196 Etats parties se sont engagés « à respecter ET à faire respecter en toute circonstance » les Conventions de Genève… Respecter et faire respecter !
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La galerie Fait & Cause présente l'exposition « Guerre en ville », les quatre regards des derniers lauréats du Visa d'Or Humanitaire du Comité international de la croix rouge (CICR).
Après une année de tentatives pour entrer dans le pays, Véronique de Viguerie a réussi à passer un mois, d’octobre à novembre 2017, dans le nord du Yémen. Sa série « Des héroïnes fabriquées par la guerre » montre la situation des femmes dans un pays en guerre civile, entre les rebelles houthis et le gouvernement en exil soutenu par l’Arabie saoudite. Les femmes assument les rôles sociétaux autrefois dominés par les hommes, enrôlés, blessés ou tués. Amat est une jeune fille de de 17 ans, première ministre du gouvernement des enfants tous armés. Dans l’enseignement supérieur, les femmes étudient l’informatique, les sciences ou le droit. Elles veulent plus tard jouer un rôle actif dans la société yéménite.
Avec sa série « La fin (sans espoir) de l’injustice », Abdulmonam Eassa montre les conséquences dramatiques des bombardements des villes et des villages de la Ghouta orientale contrôlée par les brigades de l’opposition au régime syrien et quelques factions islamistes. Les civils s’y retrouvent pris au piège et payent un gros tribut aux frappes aériennes punitives réalisées avec l’appui des Russes. En deux mois à peine, les immeubles d’habitation, hôpitaux, mosquées et écoles sont détruits. Des milliers de civils sont morts, dont certains dans des abris qu’ils pensaient sûrs. 60 000 habitants ont été contraints d’évacuer de force leur maison et leurs terres pour le nord de la Syrie.
Le reportage « Guerrero oublié » d’Alfredo Bosco documente la situation sociale et politique dans l’État mexicain de Guerrero, une région où s’affrontent de nombreux cartels pour le contrôle de la production et du trafic de drogue, principalement l’héroïne destinée au marché américain. Acapulco, ville autrefois renommée pour le tourisme, est le centre de luttes sans pitié avec règlements de comptes, rackets et assassinats en tous genres, faisant de nombreuses victimes parmi les habitants.
Antoine Agoudjian s’est rendu en 2020 dans le Haut-Karabagh pour réaliser son reportage, « Arméniens, un peuple en danger », sur la guerre d’Artsakh. En 1991, après l’effondrement de l’URSS, le Haut-Karabagh, une enclave arménienne au milieu de l’Azerbaïdjan, déclare son indépendance. Il s’ensuit une guerre de quatre années avec une victoire arménienne. Malgré un accord en 1994, les hostilités reprennent le 24 septembre 2020. Après le cessez-le-feu du 10 novembre, l’Azerbaïdjan garde les territoires conquis. Les forces arméniennes doivent se retirer des districts entourant le Haut-Karabagh en gardant un droit de passage par le corridor de Latchin, sous contrôle des Russes. Toute la région garde les stigmates de plus d’un siècle de tensions.
E.P.
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