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HERVÉ GUIBERT ▪ L’IMAGE DE SOI

  • Photo du rédacteur: Eric Poulhe
    Eric Poulhe
  • 5 nov. 2021
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 9 juin 2023

LES DOUCHES LA GALERIE, PARIS

30 septembre 2021 – 8 décembre 2021

Hervé Guibert, écrivain, a publié de nombreux romans, nouvelles, recueils d’articles et en parallèle à ses textes, il a photographié avec son petit Rollei 35 son univers, c’est-à-dire ses amis, ses amours, ses grand-tantes, des monstres désirables, ses lieux de vacances ou de voyage, son appartement et lui-même.

Très tôt, avant la parution de livres, il fait des séries nombreuses d’autoportraits mais qui sont restés à l’état de planches contact. Puis dès que son œuvre se construit, les autoportraits apparaissent et la ponctuent : autoportrait avec ses grand-tantes, « Moi » dans Le Seul visage, autoportrait seul dans sa chambre, dans son lit, dans le miroir. Interrogations, dévoilement de soi ?

Les deux dernières années de sa vie (à l’exception de deux Polaroïd), aucun autoportrait mais son film « La pudeur ou l’impudeur » n’est-il pas son dernier autoportrait ? Dans L’Image de soi ou l’injonction de son beau moment paru en 1988 aux Éditions Blake and Co, Hervé Guibert répond en quelque sorte à ces interrogations :

« Pourquoi diable n’en finit-on pas de faire le procès du narcissisme ? Comment un substantif charmant et grave a-t-il pu devenir si trivialement péjoratif ?

Les peintres qui durant toute l’histoire de leur activité, n’ont pas cessé de fouiller leur propre pomme, entre celles des autres, ne l’ont-ils fait que pour léguer une vaniteuse luisance, l’assurance flatteuse d’une admiration posthume ?

Ce qu’on dénigre comme narcissisme, n’est-il pas le moindre des intérêts qu’on doit se porter, pour accompagner son âme dans ses transformations ? »

À travers cette exposition de trente-cinq autoportraits, la galerie vous renvoie à cet univers si particulier.

N’oublions pas une petite touche d’autodérision finale qui peut le caractériser et qui s’exprime dans ce texte dit « Texte pour Arles » :

« Je garde toujours chez moi une bouteille de champagne et un rouleau de pellicule tri X au cas où je rencontrerais un joli garçon dans la rue, et qu’il ait la gentillesse de bien vouloir me suivre. Alors j’ouvrirais la bouteille de champagne, pour le faire boire, et j’armerais l’appareil, pour le photographier. Mais je ne rencontre jamais de joli garçon, ou bien ils ne sont pas assez gentils pour vouloir me suivre. Alors, certains soirs de morosité, je sirote seul le champagne, et pour peu qu’un rayon de soleil finissant vienne m’éblouir dans le miroir, la pellicule disponible est aussi bienveillante à mon égard que le vin pétillant : enclins à la même allégresse ou à la même tristesse. »


Christine Guibert

 

Sélection

 

Commentaire ♥♥♥♥♥


Avec la présentation de 35 autoportraits, Les Douches La Galerie présente l’univers mélancolique de l’écrivain-photographe Hervé Guibert.

Homosexuel assumé, il apprend qu’il est atteint du SIDA en janvier 1988. Les photographies qu’il réalise avant cette date sont en quelque sorte prémonitoires. Il meut en décembre 1991 d’empoisonnement à la suite d’une tentative de suicide par absorption de digitaline.

Il ne réalise aucun autoportrait les deux dernières années de sa vie se consacrant à la réalisation d’un film documentaire « La pudeur ou l’impudeur », son dernier autoportrait animé réalisé à titre posthume.


E.P.


 
 
 

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EXPO PHOTO

© 2017 Eric Poulhe Photographie

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