JEFFREY CONLEY ▪ RÉVÉRENCE
- Eric Poulhe
- 15 mars 2024
- 2 min de lecture
GALERIE CAMERA OBSCURA, PARIS
5 mars 2024 – 27 avril 2024

La photographie de Jeffrey Conley est une ode à la nature. Elle en saisit la beauté dans des lieux et à des moments privilégiés : côte Pacifique et forêts de l’Oregon, Islande, parc du Yosemite, saisis dans la lumière matinale, la brume, sous la neige… circonstances où tout se tait devant l’immuable présence des éléments, de la nature. Le superflu disparaît et laisse place à une contemplation sereine.
Que ce soit dans l’observation de détails, textures de roche, de végétal, ou dans la représentation de paysages grandioses, la photographie de Conley vise simplicité, équilibre, perfection. Expression d’une vénération aussi. En ceci, la musique de Bach en offrirait un équivalent musical. Héritière de la tradition des paysagistes américains, elle a trouvé son propre diapason, tourné vers l’intériorité et le rêve, comme dans ces paysages liquides et mouvants, d’une luminosité brumeuse, habités d’une discrète présence. Le plus souvent c’est la silhouette de Conley lui-même qui donne la mesure du paysage, mettant en scène sa communion avec la nature.
Mais, s’il habite certaines de ses images, l’attitude de Jeffrey Conley face à son vaste sujet est plutôt celle d’un retrait admiratif, d’une révérence* qu’il souhaite partager en servant au mieux le sentiment de plénitude et de beauté que lui inspire la nature.
Conley apporte un soin extrême au travail de laboratoire, à la juste restitution des prises de vues. La qualité parfaite de ses tirages au platine, plus qu’une performance technique, est un vrai élément de sa création : cette perfection rejoint la sonorité pure, quasi abstraite, de son offrande musicale à la nature.
Didier Brousse
Sélection
Commentaire ♥♥♥♥♥
La galerie Camera Obscura rend hommage à la beauté de la nature avec l’exposition « Révérence » du photographe américain Jeffrey Conley qui s’inscrit dans la grande tradition de la photographie de paysage.
Réalisées en Amérique, en Islande ou en Nouvelle-Zélande, ses images en noir et blanc sont sublimes et empruntées d’une grande poésie. L’approche de Jeffrey Conley est profondément contemplative.
Ses photographies, simples et équilibrées, témoignent de son sens de l’émerveillement et de son respect du monde naturel. Le photographe dispose d’une parfaite maîtrise de la lumière et d’une grande précision du cadrage. L’échelle varie du plus petit, de l’intime et subtil, au plus grand, à l’immense et au dramatique. « La photographie est pour moi une sorte de méditation qui élargit ma perception du monde existant et en évolution autour de nous. Je cherche refuge et simplicité dans mes photographies ; et j’y trouve un accomplissement personnel que j’espère sincèrement d’autres aussi puissent ressentir. »
Jeffrey Conley réalise lui-même ses tirages, à la gélatine d’argent, au platine ou pigmentaires. L’artiste est très méticuleux ne laissant rien au hasard, de la structure de surface et de la qualité du papier, à la coloration et au couchage à la main des tirages. C’est pour ça que ses photographies s’apprécient au mieux en regardant les tirages originaux, ce que nous offre, pendant deux mois, la galerie du boulevard Raspail.
E.P.
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