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Photo du rédacteurEric Poulhe

LAURENT BAHEUX ▪ ÉLÉPHANT

LA HUNE, PARIS

6 novembre 2021 – 15 janvier 2022+

Laurent Baheux ne photographie pas des animaux. Il guette des proches à peau épaisse, observe des cousins savaneux, scrute des amis barissants, nous introduit auprès d’étranges colocataires du globe. Des êtres très lourds avec des trompes qui baguenaudent en troupeaux. D’autres gens porteurs d’une autre culture. Des individus costauds mieux adaptés que nous à une Afrique vaste où l’homme n’est qu’une brindille. Des lascars à grandes oreilles qui ont du cœur, un sens suraigu de la famille, de la mémoire vive à revendre et un sacré aplomb face à l’adversité rosse. Ces familiers pachydermiques et véloces nous apparaissent sur ses clichés dans toutes leurs émotions leurs états d’âme, tantôt grognons, tantôt rêveurs. Il faut bien ressentir l’humanité vive se dégageant de ses photographies qui dépeignent leur culture, leur humano-éléphanterie affective et goguenarde !

Que l’on doit prendre soin de son prochain, protéger son semblable. Pas une bête, un frère. Qu’il n’est pas tolérable d’assassiner ces gens de poids en saccageant leur habitat somptueux sous prétexte qu’ils ne manient pas des mots mais des émotions vastes, déchirantes.

Que nous dit Laurent Baheux de tout cela ?

Mais au-delà des éléphants, Laurent Baheux nous met en familiarité avec le vivant, et il nous invite à une tendresse avec l’étrange planète qui les alimente.


Alexandre Jardin

 

Sélection

 

Commentaire ♥♥♥♥


La librairie-galerie La Hune présente « Éléphant », une série du photographe animalier Laurent Baheux, un projet qui s’étale sur près de 20 ans. Pour réaliser les clichés en noir et blanc de cet animal emblématique de la savane, Laurent Baheux a parcouru plusieurs pays d’Afrique, l’Afrique du Sud, la Tanzanie, le Botswana, le Kenya…

Indéniablement, le plus grand mammifère terrestre fascine le photographe qui lui rend bien en réalisant des images de toute beauté. Laurent Baheux joue avec l’ombre et la lumière, le brouillard et la poussière de la savane. L’animal est photographié sous tous ses angles, dans son environnement, au sein du troupeau, seul ou avec ses petits.

Cet intérêt pour le monde animal ne se limite pas à la photographie. Laurent Baheux est très engagé dans la cause pour la protection des animaux, notamment lors du référendum d’initiative partagée sur le bien-être animal où il avait signé, avec près de 60 artistes, une lettre adressée à 90 parlementaires afin de mettre en avant plusieurs mesures clés pour le bien-être animal. Une initiative qui n’était pas passée inaperçue et qui a permis de réunir plusieurs photographes, sculpteurs et peintres autour de la protection des animaux.

L’exposition devait se terminer le 15 janvier 2022 mais pour le bonheur des retardataires, elle a été prolongée. À ce jour, les clichés sont toujours accrochés au 1er étage de La Hune. Alors, pour ceux qui passeraient du côté de l’église de Saint-Germain-des-Prés et qui sont amateurs de belles images, n’hésitez pas à faire un crochet et voir cette exposition. Elle vaut largement le détour.


E.P.


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