LE MONDE DE STEVE McCURRY
MUSÉE MAILLOL, PARIS
9 décembre 2021 – 29 mai 2022
L’exposition Le Monde de Steve McCurry présente plus de 150 photos imprimées en grand format pour la première fois à Paris. Elle est la rétrospective la plus complète dédiée au photographe américain. On peut y admirer ses photos les plus célèbres, réalisées tout au long de ses 40 ans de carrière, mais également ses clichés les plus récents et maintes photos inédites.
Chacune des images de Steve McCurry, pour la plupart connues dans le monde entier, renferme un univers complexe d’expériences et d’émotions.
L’exposition, conçue par Biba Giacchetti, propose un long voyage dans le monde de Steve McCurry, de l’Afghanistan à l’Inde, de l’Asie du Sud-Est à l’Afrique, de Cuba aux États-Unis, du Brésil à l’Italie, à travers son vaste et fascinant répertoire d’images, où l’Humain est toujours le protagoniste principal, même s’il n’est qu’évoqué.
Biba Giacchetti, commissaire d’exposition
Sélection
Commentaire ♥♥♥♥♥
Avec plus de 150 photographies exposées en grand format du 9 décembre 2021 au 29 mai 202 au musée Maillol, c’est certainement la plus belle rétrospective qui est consacrée aux 40 ans de carrière du photographe américain Steve McCurry.
Le photoreporter a parcouru l’ensemble de la planète, de l’Afghanistan à l’Inde, de l’Asie du Sud-Est à l’Afrique, de Cuba aux États-Unis et du Brésil à l’Italie. L’humain est toujours au centre de ses images, que ce soit dans des séries de portraits au cadrage serré ou des scènes saisies avec des plans larges, dans un décor en site urbain ou de pleine nature. Ses clichés, d’une couleur et d’un contraste éclatant, montrent le monde tel qu’il est, et tel que les habitants le vivent ou le subissent quand il s’agit de conflits armés.
Le début de l’exposition immerge le visiteur, pour les seuls tirages en noir et blanc, dans les rangs de la résistance afghane face à l’envahisseur russe, comme une prémonition au conflit ukrainien actuel.
Les premiers clichés exposés sont des portraits, montrant des adultes aux regards marqués par la vie ou des adultes ou des enfants qui ont déjà perdus leur innocence. La photo d’un enfant péruvien en larmes braquant un pistolet sur sa tempe est bouleversante.
Par la suite, on saute d’un continent à l’autre, en s’extasiant devant l’insolite ou l’émotion de chaque image. Cette mère cambodgienne qui fait la sieste dans un hamac alors que glisse un énorme serpent sur le plancher en bois. Ce Thaïlandais qui lit, assis sur un rocher avec comme dosseret le front d’un éléphant qui a été domestiqué. Ce tailleur indien qui a réussi à sauver une machine à coudre, et dont on ne voit que sa tête sortant de l’eau, dans une rue inondée durant la mousson. Ces sept enfants Hazaras à Kaboul qui voyagent dans le coffre d’une voiture. Ces petits moines bouddhistes en Inde, d’origine tibétaine, qui montrent leur vraie nature en jouant à des jeux vidéo sur une console….
Et puis, il y a cette photographie emblématique de Sharbat Gula, prise en 1984 dans un camp de réfugiés à Peshawar au Pakistan. « L’Afghane aux yeux verts » de douze ans avait fui avec sa famille son village bombardé par les Soviétiques. La photo, qui a fait le tour du Monde, a été publiée à la une du National Geographic. Trente-six ans après, Sharbat Gula est une mère de famille de six enfants, réfugiée désormais en Italie à la suite de la prise du pouvoir des Talibans.
Les photographies de Steve McCurry sont extraordinaires parce qu’elles s’inscrivent instantanément dans notre rétine, pour l’image, et notre esprit, pour l’histoire qu’elles racontent.
Une exposition à ne pas rater.
E.P.
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