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LEON LEVINSTEIN ▪ CHORÉGRAPHIE DU CORPS

  • Photo du rédacteur: Eric Poulhe
    Eric Poulhe
  • 3 mars 2023
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 9 juin 2023

LES DOUCHES LA GALERIE,PARIS

27 janvier 2023 – 25 mars 2023

Dans les années 60, si on traînait à Times Square ou dans les quartiers populaires du Lower East Side, de Coney Island, de Harlem, il n’était pas rare de croiser la haute silhouette dégingandée, très osseuse et très avenante d’un fils d’émigrés lituaniens, issu de la seule famille juive de leur petite ville de Virginie Occidentale. Il gagnait sa vie comme graphiste à New York dans l’obscur Colby Advertising Agency.

Comme Vivian Maier, Leon Levinstein (1910-1988) passe sa vie à photographier dans la rue. Comme elle, il se tient à l’écart des milieux de l’art, de la photographie, des galeries, des musées. Contrairement à Vivian Maier, pourtant, il a installé dans son appartement délabré, sous un tuyau d’eau, un agrandisseur et des bacs de développement, comme un semblant de chambre noire. Il a donc développé ses tirages.

C’est dans la foule, fréquentant les lieux publics des quartiers pauvres, qu’il trouve l’inspiration et excitation. Il réalise le tour de force de se faufiler dans les cohues et d’y apparaître invisible. Leon Levinstein va carrément au contact. Vagabonds, baigneurs, prostituées, rabbins, amoureux vieillards, enfants remplissent le vide de sa vie. Il nous les rend presque tactiles, avec une puissante densité des corps. Comme Lisette Model (1901-1983), il utilise la lourdeur corporelle amplifiée par la brutalité des gros plans. Son truc à lui, finalement, c’est le poids des corps, mais aussi inséparable, le poids de l’humanité.


Les Douches La Galerie

 

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Commentaire ♥♥♥♥♥


Les Douches La Galerie présente « Chorégraphie des corps », une exposition d’un photographe méconnu, le discret Leon Levinstein (1910-1988). Graphiste à New York, il a une façon bien personnelle de développer son œuvre en se confrontant aux passants dans la rue avec une attention particulière à leurs corps, que ce soient les formes, la chevelure, la couleur de la peau ou un détail comme un tatouage ou un accessoire. Comme Lisette Model, dont il assume l’héritage, il use abondamment des gros plans qui accentuent la matière des corps qu’il saisit.

Il arpente les rues de New York et plus spécifiquement les quartiers pauvres. Il trouve son inspiration parmi les foules au milieu des espaces public en se rendant invisible dans la masse. Pour ne pas se faire repérer par les personnes photographiées, il tournait son appareil photo reflex sur le côté, frôlait les murs. On peut imaginer sa façon de faire avec les cadrages « coupés » ou le flou de certains clichés.

Leon Levinstein n’était pas un photographe professionnel. N’étant intéressé ni par la reconnaissance ni par la notoriété, il a un parcours similaire à celui de Vivian Maier, la « nanny » qui s’est fait connaître, par hasard, après sa mort. Malgré sa discrétion, Edward Steichen, le directeur du département photographique du MoMA, le repère. Il collectionne ses travaux et les inclut dans Family of Man en 1955, une exposition historique regroupant 273 artistes.

Les Douches La Galerie rend maintenant hommage à ce photographe qui a dépeint les habitants de New York avec une regard emprunté de beaucoup de sensibilité, d'authenticité et d’originalité.


E.P.


 
 
 

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EXPO PHOTO

© 2017 Eric Poulhe Photographie

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