LOVE SONGS
MAISON EUROPÉENNE DE LA PHOTOGRAPHIE, PARIS
30 mars 2022 – 21 août 2022
L’exposition collective Love Songs offre un nouveau regard sur l’histoire de la photographie à travers le prisme des relations amoureuses.
Aujourd’hui, comme hier, les auteurs font œuvre de leur intimité.
Réunissant 14 séries réalisées par les plus grands photographes des 20e et 21e siècles, l’exposition rassemble des chefs d’œuvre de la collection de la MEP et des prêts d’artistes contemporains majeurs, dont certains sont présentés pour la première fois en Europe.
Au cœur de l’exposition, les ensembles de Nobuyoshi Araki et Nan Goldin constituent le point de départ de cette relecture inédite. L’œuvre des deux photographes est confrontée aux séries d’autres auteurs majeurs tels que René Groebli, Emmet Gowin, Larry Clark, Sally Mann, Leigh Ledare, Hervé Guibert ou Alix Cléo Roubaud et d’artistes contemporains comme JH Engström & Margot Wallard, RongRong&inri, Lin Zhipeng (aka No 223), Hideka Tonomura ou Collier Schorr.
S’inspirant de la « Ballade » de Nan Goldin (« The Ballad of Sexual Dependency », 1986), Love Songs est conçue comme une compilation musicale que l’on offrirait à un amant. La première partie de l’exposition – la face A – est composée de séries des années 1950 à 1990. La deuxième partie – la face B – présente des images des années 1980 à aujourd’hui.
Tout au long du parcours, les images invitent à découvrir une multitude d’histoires intimes et une diversité de schémas amoureux. Premiers jours d’une relation, mariage et lune de miel, petits bonheurs domestiques mais aussi douleur de la séparation ou derniers jours partagés avec l’être aimé… l’intimité captée par l’objectif est ici révélée dans toute sa poésie et toute sa franchise.
Love Songs est avant tout une réflexion sur l’essence même de la photographie. Si l’appareil photo est souvent associé à une quête d’objectivité, il est utilisé depuis toujours pour capturer ce qui est subjectif et qui échappe à tout consensus. Nous ne saurions nous accorder sur ce qu’est l’amour ou ce à quoi il doit ressembler, sur la façon dont il nous transforme ou nous fait voir le monde. Il n’en reste pas moins le sujet de certaines des œuvres photographiques les plus importantes et bouleversantes du siècle dernier.
La MEP
Sélection
Commentaire ♥♥♥♥♥
Avec l’exposition collective, Love Songs, la MEP raconte l'amour en photographies, comme une compilation musicale de 14 séries. La première partie de l’exposition est composée de séries des années 1950 à 1990 des photographes René Groebli, Emmet Gowin, Nobuyoshi Araki, Hervé Guibert, Alix Cléo Roubaud, Nan Goldin et Larry Clark. La deuxième partie présente des images des années 1980 à aujourd’hui d’artistes contemporains comme JH Engström et Margot Wallard, RongRong&inri, Sally Mann, Collier Schorr, Lin Zhipeng surnommé n°223, Hideka Tonomura et Leigh Ledare.
Love Songs présente les sentiments que provoquent la réunion de corps et de l’esprits, et renvoie chacun de nous à son propre parcours amoureux. Les différentes séries se dévoilent au visiteur à travers différentes étapes de la relation amoureuse : la passion de la rencontre, l’extase des débuts, la léthargie et la plénitude, l’ennui, la confrontation, les projets, mais aussi les compromis.
Chaque photographe, donne un point de vue et des modes de représentation différents qu’il faut également recontextualiser dans l’époque. René Groebli présente une image romantique de sa femme lors d’un voyage à Paris en 1952. Emmet Gowin photographie sa femme sur une large période de sa vie, de la jeunesse de ses dix-huit ans à la maturité de ses soixante ans. Larry Clark montre une jeunesse américaine rebelle des années 1960 tombées dans l’excès de la drogue et de ses travers allant jusqu’à la violence des rapports. Le photographe chinois Lin Zhipeng (aka n°223) nous ramène à une représentation plus crue et plus ludique de l’amour qui n’est pas s’en rappeler son compatriote Ren Hang précédemment exposé à la MEP. En s’immisçant dans l’intimité de la vie sexuelle de sa mère, Hideka Tonomura propose une série Mama Love pour le moins dérangeante.
À travers toutes ces œuvres, Love Songs montre bien le caractère pluriel de l’amour et la façon bien personnelle du photographe de le représenter par l’image.
E.P.
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