NUAGES
GALERIE CAMERA OBSCURA, PARIS
6 novembre 2021 – 2 avril 2022
Les nuages, comme la mer, sont immuables bien que toujours changeants.
Depuis le début de l’humanité ils peuplent notre imaginaire comme le ciel au-dessus de nos têtes. Lorsque nous levons les yeux vers eux, nous pouvons sentir, par-delà le temps et l’espace, cette communauté des regards qui se sont tournés vers le ciel pour l’émerveillement, la prière ou la rêverie.
Leur appel est irrésistible.
Tantôt ils animent le ciel d’architectures mouvantes et immenses, tantôt ils le désertent et nous font sentir son vide infini. Parfois c’est un voile noir qui tombe et plombe nos esprits.
Oui : les nuages influencent notre humeur.
Cette exposition rassemble seize artistes, intéressés de près ou de loin par les nuages.
Jean-Baptiste Née les peint en montagne, sur le motif, et ils participent de son dessein par la neige et la pluie qu’ils déposent sur le papier. Yamamoto Masao les invite souvent dans son catalogue subtil de la beauté des choses insignifiantes. Michael Kenna joue sur l’étirement du temps pour les faire filer tandis que Jeffrey Conley en fige la majesté. Dans la lumière de l'Islande ou des mers du nord, ils offrent des variations infinies aux regards de Christofer Taylor, Pentti Sammallahti et Kristoffer Albrecht. Rosa Artero les peint à sa fenêtre et Marcelo Fuentes au bord de la mer. Jungjin Lee y voit des sculptures éphémères et Jane Norbury en fige les formes dans le grès. Gilbert Garcin les porte, ouatés, à bout de bras tandis qu’Arno Rafael Minkkinen les attrape dans sa main. Ils naissent d’un vieux fumeur énigmatique chez Michael Ackerman. Bernard Plossu les a croisés souvent dans les déserts américains.
Françoise Nuñez les a rejoints trop tôt. Que cette exposition lui soit un doux hommage.
Didier Brousse
Sélection
Commentaire ♥♥♥♥♥
Les nuages ne sont pas toujours synonymes d’orage ou de pluie, mais ils peuvent aussi évoquer l’imaginaire et nous inviter à la rêverie. Jusqu’au 2 avril, la galerie Camera Obscura présente « Nuages », une exposition d’une quinzaine d’artistes, photographes dans leur grande majorité, mais aussi peintres et sculpteurs.
Cette représentation des nuages est donc très éclectique. Jeffrey Conley, Pentti Sammallahti ou Christopher Taylor s’intéressent au graphisme des paysages au milieu de cieux dramatiques, en les magnifiant en noir et blanc. Masao Yamamoto s’amuse de l’insolite de leurs formes ou de leurs perspectives, avec un regard très poétique. Bernard Plossu présente une approche « road movie » quand il en croisait quelques rares sur la route du désert mexicain aux côtés de sa compagne Françoise Nuñez qui a une approche plus végétale, en plaçant au premier plan, un arbre ou une plante. Arno Rafael Minkkinen s’en amuse en intégrant une présence humaine en trompe l’œil qui semble les tutoyer ou les attraper. Gilbert Garcin compose des mises en scène surréalistes pleines d’humour qui semblent sorties d’un conte fantastique.
Une exposition pleine de surprise, qui invite le visiteur à la sortie de la galerie, à pointer son regard vers le ciel.
E.P.
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