ON N’EST PAS DES ROBOTS : CÉCILE CUNY, NATHALIE MOHADJER, HORTENSE SOICHET

MAISON DE LA PHOTOGRAPHIE ROBERT DOISNEAU, GENTILLY

21 février 2020 – 19 avril 2020

La logistique consiste à organiser l’entreposage et le transport des matières premières, des composants pour l’industrie et des marchandises depuis leurs lieux de fabrication jusqu'à leurs lieux de consommation. Les entrepôts constituent aujourd’hui des points de passages obligés pour contrôler, stocker, dégrouper, préparer et réexpédier les marchandises vers leur destination finale. Ces activités sont effectuées par des agents de tri, caristes, agents d’expédition, agents de réception, manutentionnaires, magasiniers ou pickers. Ces métiers représentent désormais 13 % des emplois ouvriers en France, 17 % en Allemagne. Ils sont principalement localisés dans des zones logistiques, à la périphérie des grandes agglomérations.

C’est précisément sur ces nouveaux lieux du travail ouvrier français et allemands et sur les mondes sociaux qui se déploient à partir de ces lieux que porte l’enquête photographique présentée dans cette exposition.

Maison Doisneau

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Sélection

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Commentaire ♥♥♥♥♥

Plus qu’une exposition photographique, la maison de la photographie Robert Doisneau présente une enquête sociologique et photographique en France et en Allemagne sur les ouvriers et les ouvrières de la logistique.

Le projet a démarré par la réalisation d’un observatoire photographique et d’une première campagne d’entretiens auprès des acteurs travaillant dans les zones d’activités logistiques. Cécile Cuny a travaillé sur l’interface entre les entrepôts et l’espace public. Nathalie Mohadjer a voulu montrer la fragilité des personnes et des choses associées aux zones logistiques. Hortense Soichet a traversé ces zones à pied en réalisant des prises de vue dans le ses des quatre points cardinaux.

Une deuxième campagne d’entretiens a été menée auprès des personnes travaillant dans les entrepôts. Hortense Soichet s’immergeant chez Interforum, un distributeur de livres, en s’intéressant à l’occupation de l’espace.

La troisième étape a consisté à suivre des travailleurs et travailleuses en mettant en scène leur histoire, sur la base d’itinéraires photographiques entre leur lieu de travail et de vie.

L’esthétique de l’image n’est pas le but premier recherché. L’objectif est d’illustrer l’enquête sociologique. La photographie, agrémentée ici de nombreux témoignages, est purement documentaire. Elle permet de prendre conscience de l’impact sociétal et humain d’une société de consommation en pleine mutation, avec notamment la vente à distance sur internet. Même si l’informatisation et l’automatisation de la logistique est sensée fluidifier les process d’écoulement et de distribution des marchandises, ce sont encore des personnes physiques qui réalisent des opérations pénibles dans les entrepôts à des salaires souvent très bas. Cette étude le montre par l’image avec beaucoup de réalisme et d’humanité.

E.P.

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