SALGADO AMAZÔNIA
PHILHARMONIE, PARIS
20 mai 2021 – 31 octobre 2021
Accompagnée d’une création sonore, véritable symphonie-monde imaginée par Jean-Michel Jarre à partir des sons concrets de la forêt, l’exposition de Sebastião et Lélia Salgado restitue aussi la voix et le témoignage des communautés amérindiennes photographiées.
Un voyage photographique
Dans la lignée du projet Genesis, photographiant les régions les plus reculées de la planète pour témoigner de leur majestueuse beauté, le photographe a entrepris une nouvelle série de voyages afin de saisir l’incroyable diversité naturelle de la forêt amazonienne brésilienne et les modes de vie des peuples. S’installant plusieurs semaines au sein de ces villages, il a ainsi photographié dix groupes ethniques. Dans de petites embarcations ou depuis les airs, Salgado réalise des images qui révèlent le labyrinthe complexe que forment les affluents sinueux qui alimentent le fleuve, les montagnes qui culminent parfois jusqu’à 3 000 mètres, les cieux gorgés d’eau qui créent de véritables rivières célestes.
Une symphonie-monde
Outre la fragilité de cet écosystème, l’exposition met en exergue la richesse de l’univers sonore amazonien en faisant dialoguer les impressionnants clichés de Salgado avec une création inédite de Jean-Michel Jarre conçue à partir de sons concrets de la forêt. Le bruissement des arbres, le cri des animaux, le chant des oiseaux ou encore le fracas des eaux qui se précipitent du haut des montagnes, collectés in situ, au cœur de la forêt amazonienne, composent un paysage sonore adapté au parcours de Salgado.
Un patrimoine inestimable
Présentant plus de 200 photographies, accompagnées d’immenses projections à la mesure de cette nature hors norme, l’exposition souligne la fragilité de cet écosystème. Elle s’attache à montrer que, dans les zones protégées où vivent les communautés indiennes, qui en sont les gardiens ancestraux, la forêt n’a subi presque aucun dommage. Des films documentaires permettront d’écouter la voix de ceux qui habitent la forêt et de saisir la richesse de leur culture. Par la force de ces images, Sebastião et Lélia Salgado espèrent stimuler une pensée et des actions en faveur de la préservation de cet inestimable patrimoine de l’humanité.
Lélia Wanick-Salgado, commissaire de l’exposition et scénographe
Sélection
Commentaire ♥♥♥♥♥
La Philharmonie de Paris présente Amazônia, l’exposition du photographe franco-brésilien Sebastião Salgado, mise en scène par sa femme Lélia. Après sept années de voyage au cœur de la forêt amazonienne, des rencontres bouleversantes et des paysages uniques au monde, Sebastião Salgado nous résume son parcours dans la jungle amazonienne à travers une exposition rassemblant plus de 200 photographies, complété par un parcours sonore inédit, composé par Jean-Michel Jarre, et conçu à partir des sons enregistrés dans la forêt du Brésil.
Pas la peine de décrire les photographies en noir et blanc du célèbre photographe. Elles sont toutes splendides et pour celles des tribus indigènes rencontrées, bouleversantes. En revanche, on peut souligner la qualité de la scénographie qui nous transporte littéralement en Amazonie.
De grands tirages suspendus en périphérie de l’espace donnent l’impression d’être immergé dans la forêt. Les prises de vues sont exceptionnelles : l’Amazonie vue du ciel, des rivières volantes qui arrosent le continent entier, les pluies torrentielles sur la forêt tropicale, des plaines aux montagnes avec des reliefs insoupçonnés, la forêt source de peur et d’inspiration, Anavilhanas les îles au fil de l’eau.
Au centre se trouvent trois enclos dans lesquels on pénètre par une petite ouverture, comme s’il s’agissait de trois villages en plein territoire indigène. Sont exposés sur les cloisons, à l’extérieur et à l’intérieur, les photographies des différentes communautés ou groupes ethniques rencontrés par le photographe à l’occasion de ses différents voyages et reportages.
Les photographies sont également accompagnées de projections de films documentaires à la mesure de cette nature hors norme, soulignant la fragilité de l’écosystème et des communautés indiennes face aux menaces de l’État brésilien et des sociétés minières.
Avec cette exposition, Sebastião et Lélia Salgado, adoptent autant une démarche artistique que militante en faveur de la préservation de cet inestimable patrimoine écologique et humain.
À voir absolument en urgence avant sa clôture le 31 octobre.
E.P.
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