SAMEER AL-DOUMY ▪ LES ROUTES DE LA MORT
- Eric Poulhe
- 3 nov. 2022
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 9 juin 2023
GALERIE FAIT & CAUSE, PARIS
19 octobre 2022 – 17 décembre 2022

Réalisé entre août 2020 et mai 2022, ce reportage met en lumière la crise migratoire dans le nord de la France. Après des années de périple, transitant de pays en pays, de nombreux migrants qui ont fui la guerre ou des catastrophes naturelles se retrouvent à Calais. Ils passent alors des semaines dans des camps de fortune sur la côte française, à espérer pouvoir rejoindre leur destination finale, le Royaume-Uni. Après avoir payé environ 3 000 euros par personne à des passeurs, ils embarquent à bord d’un canot pneumatique équipé d’un tout petit moteur, et tentent de traverser la Manche illégalement pour atteindre l’Angleterre afin de commencer une nouvelle vie. Le 24 novembre 2021, le naufrage d’un canot gonflable transportant des migrants faisait 27 morts au large de Calais. Ce drame n’a cependant entraîné aucune inflexion des politiques migratoires sécuritaires qui, selon de nombreux observateurs, en sont pourtant la cause. Entre le début de l’année 2021 et la date de ce naufrage, 31 500 migrants ont traversé la Manche depuis la France pour se rendre au Royaume-Uni. Depuis le Brexit qui a entraîné une sécurisation accrue du port de Calais et de l’Eurotunnel que les migrants empruntaient en se cachant à bord de véhicules, les tentatives de traversée en embarcations légères sont devenues très fréquentes. Mais cette traversée est périlleuse et il est à craindre qu’après la Méditerranée, la Manche ne devienne un nouveau cimetière à ciel ouvert.
Sameer Al-Doumy
Sélection
Commentaire ♥♥♥♥♥
Le 1er septembre 2022, Sameer Al-Doumy reçoit le Visa d’or humanitaire du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans le cadre de la 34e édition du festival international du photojournalisme de Perpignan, Visa pour l’image.
Le jeune photographe autodidacte cherche, dès l’adolescence, à documenter les horreurs que subit sa région natale, la Ghouta orientale. L'Agence France Presse le repère, le conseille et lui achète des images.
Lors de son parcours d’exil, Sameer Al-Doumy a connu des situations similaires à celles des migrants bloqués à Calais, avec qui il a su tisser une relation fraternelle. Son reportage « Les routes de la mort », qui a duré deux ans, a été primé par le Visa d’or humanitaire du CICR. De la vie quotidienne des migrants aux missions des autorités françaises, c’est un peu son histoire qu’il raconte en images. Ses photographies sont très réalistes, intimistes mais toujours réalisées avec pudeur et bienveillance. Pas étonnant qu’elles aient ému le jury du CICR.
E.P.
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