top of page
Rechercher

WEEGEE ▪ AUTOPSIE DU SPECTACLE

  • Photo du rédacteur: Eric Poulhe
    Eric Poulhe
  • 8 mars 2024
  • 3 min de lecture

FONDATION HCB, PARIS

30 janvier 2024 – 19 mai 2024

Il y a une énigme Weegee. La carrière du photographe américain semble être scindée en deux. Tout d’abord, les clichés chocs parus dans la presse tabloïde nord-américaine : cadavres de truands gisant dans leur sang, corps incarcérés dans des véhicules emboutis, petits caïds à la mine patibulaire derrière les grilles du fourgon carcéral, taudis vétustes dévorés par le feu et quelques autres documents poignants sur la vie des plus démunis à New York entre 1935 et 1945. Ensuite, ce sont des images festives – soirées mondaines, spectacles de saltimbanques, foules en liesse, vernissages et premières –, auxquelles il faut ajouter un corpus pléthorique de portraits de personnalités publiques que le photographe s’est amusé à déformer par l’entremise d’une très riche palette de trucages entre 1948 et 1951, et qu’il poursuit jusqu’à la fin de sa vie.

Comment ces deux corpus, aussi diamétralement opposés, peuvent-ils coexister au sein d’une même œuvre photographique ? Les exégètes se sont plu à renforcer l’opposition entre ces deux périodes, à encenser la première et à détester la seconde. L’exposition Autopsie du Spectacle a pour ambition de réconcilier les deux Weegee en montrant qu’au-delà des différences de formes, la démarche du photographe repose sur une réelle cohérence critique.

La question du spectacle est omniprésente dans l’œuvre de Weegee. Dans la première partie de sa carrière, qui correspond historiquement à l’essor de la presse tabloïde, il participe à la transformation du fait-divers en spectacle. Pour bien le montrer, il inclut souvent des spectateurs ou d’autres photographes au premier plan de ses images. Dans la seconde moitié de sa carrière, Weegee se moque du spectaculaire hollywoodien : de ses gloires éphémères, des foules qui les adulent et des mondanités qui les entourent. Quelques années avant l’Internationale Situationniste, il offre à travers ses photographies une critique incisive de la Société du Spectacle.

Nouvelle lecture de l’œuvre de Weegee, Autopsie du Spectacle présente des icônes du photographe aux côtés d’images moins connues et jamais montrées en France.

 

Clément Chéroux, commissaire de l’exposition

 

Sélection

 

Commentaire ♥♥♥♥


À la Fondation Henri Cartier-Bresson, Weegee fait l’Autopsie du spectacle du 30 janvier au 19 mai 2024. Au fil de ses images, le photographe n’a eu de cesse d’interroger les regards et les représentations des faits divers. L’exposition retrace l’ensemble de sa carrière, allant des clichés crus, qui l’ont fait connaître, à ses derniers tirages mêlant scènes festives et portraits de célébrités.

Weegee est un nom d’emprunt. Il est né Usher Felig le 12 juin 1899 dans une famille juive de Zolotchiv, une petite ville de l’Empire austro-hongrois, aujourd’hui située dans l’ouest de l’Ukraine. À l’âge de 11 ans, il rejoint son père émigré aux États-Unis, à New York dans les quartiers pauvres du Lower East Side. Après avoir fait des petits boulots, il se met à son compte en tant que photoreporter en 1935.

Pendant 10 ans, branché sur la radio de la police, il photographie, principalement la nuit, les corps sans vie de gangsters étendus sur l’asphalte, les immeubles ravagés par les flammes, les accidents de voiture, les suspects descendant des camions de police… Comme il a coutume à le dire, le crime est son métier et la presse tabloïde, en pleine expansion, raffole de ses images choc, parfois sans pudeur ni retenue. Rédigeant lui-même ses légendes, il ne manque pas d’humour noir cynique. Pour un cadavre étendu au pied d’une boîte aux lettres, il écrit « Envoi en recommandé ».

Au printemps 1948, il s’installe à Hollywood et travaille pour l’industrie cinématographique en développant diverses techniques de trucages photographiques avec lesquels il caricature les célébrités. À son retour à New York en 1951, il ne renoue pas avec le fait divers. Fort de sa notoriété, il vit jusqu’à sa mort, en 1968, de ses « photo-caricatures », qui sont largement reprises dans la presse.


E.P.

 

Dossier de presse

 
 
 

Comments


EXPO PHOTO

© 2017 Eric Poulhe Photographie

bottom of page